24 ans.
J'ai acheté la première VHS de la série animé, sortie en 1997 en France chez Dybex (alors appelée Dynamic Vision) il y a 24 ans.
Depuis j'ai vu la série plusieurs fois (la dernière, c'est cette année lorsqu'elle est arrivée sur Netflix) et les premiers films comme The End deux fois.
Lorsque j'ai entendu parler du Rebuild d'Eva, il y a plus de 14 ans, j'étais en joie : je pensais que j'allais revoir la série TV, probablement raccourcie mais avec les moyens techniques modernes et un budget cinéma, à l'image du film Dragon Ball de 1996 !
Et ce fut effectivement le cas pour le 1.11.
Mais dès le 2.22, l'histoire des films Rebuild s'éloigne drastiquement de la série pour être complètement différente dans les 3.33 et 3.0+1.01.
Pour ce 4e film, la technique est toujours aussi bonne et on en prend plein les yeux.
J'ai lu ça et là des reproches sur les dernières scènes plus cheap techniquement. Pour moi, c'est clairement fait exprès, à la fois pour un clin d'œil pour la série mais aussi pour la symbolique de la création puisqu'on voit les différentes étapes des croquis au storyboard puis on repasse au résultat final. La fin du film est ensuite le symbole ultime de la création :
La vie réelle : les dernières minutes sont des images en prise de vue réelle.
C'est à la fois la représentation ultime d'un dessin animé (du moins pour ceux qui recherchent le photoréalisme comme Eva ou les œuvres de Makoto Shinkai) et c'est aussi le but ultime du Plan de Complémentarité de l'Homme : un monde sans Eva, sans anges, une vie normale et donc Anno filme en prise de vue réelle.
Mais je dois avouer que, pour le reste, je n'ai clairement pas tout compris et je ne suis pas sûr d'être suffisamment intéressé par ce qui est montré pour le vouloir.
Depuis le 3.33 et les 14 années écoulées, on nous assène de concepts jamais expliqués et de faits sortis de nulle part comme des Deus Ex Machina qui sont hyper utiles pour le scénario mais pas pour le spectateur (corisation, Eva 13, plein de séquences au charabia inutile me donnant l'impression de me dire « chut, tais-toi et accepte »).
Finalement, il y a peu de développement psychologique, passages intéressants et importants dans la série et même si les séquences de la vie quotidienne du 3e Village permettent de mesurer les changements opérés et créent une attache émotionnelle pour Shinji et le spectateur, c'est malheureusement perdu par un scénario qui, je trouve, n'est pas cohérent
Tout le monde meurt (Rei, Fuyutsuki, Kaji, Misato) pas de façon inexpliquée mais parfois incompréhensible ou hors caméra ou « héroïque ».
Le dernier tiers tombe dans un héroïsme banal, vu et revu, digne d'un film d'action américain de série B.
Moi qui pensais être subjugué et que j'allais dévorer le film, non.
Je l'ai vu en 2 fois. Et c'est un signe qui ne trompe pas.