Escape plan, c'est un peu un film pile ou face. Ou plutôt pile ET face. Sur le papier d'abord, rassembler Schwarzy et Stallone, les deux acteurs emblématiques des actioners des années 80, c'est quelque chose tout à fait à même de créer une attente, même si, admettons-le, on aurait surtout aimé assister à ça dans les années 80. Trente plus tard, le plat n’a certainement pas la même saveur, nous ne sommes que de jeunes cons dans une société prête à vendre sa mère pour le rester, alors les vieux, et même les vieilles gloires ne sauraient trouver une grâce absolue à nos yeux ingrats. D'autant que les Expendables sont passés par là (même si la profusion de name droppés n'a pas grand chose à voir avec le duo/ duel de notre enfance).
L'autre côté de la pièce, c'est que Escape plan (titre original), de prime abord, est un film un peu idiot et pas super bien foutu, un défouloir à peu près acceptable, pas du tout à la hauteur desdits actioners des années fastes qui ont permis à ces deux icônes passées de connaître la célébrité, ni même des autres films du genre.
Si les films de prison font facilement mouche, en plaçant des moyens de sortir farfelus et des gardes dangereux et malsains comme obstacles, Escape plan ne fait que relativement honneur à la règle. La prison ultime, dont personne ne s'évade, est un concept fun (même s'il n'atteint pas la surpuissance d'une Fortress dans ce domaine). Les gardes ici ne sont pas si violents. Les codétenus non plus d'ailleurs. Ils se foutent sur la gueule et gardent une susceptibilité qui dépasse la raison, certes, mais ils ne sont pas pires qu'ailleurs, et paraissent même un peu plus souples. Voire soupe au lait.
Pourtant, le divertissement, dans son ensemble, n'est pas mauvais. On se laisse porter à travers les passages obligatoires de ce genre de films. Juste passables. On attend, sans vraiment s’ennuyer, ni faire preuve d’un grand enthousiasme, la scène suivante.
En revanche, le scénario, lui, cherche son rythme, ses assises, et ne s'envole jamais. Pire, les rebondissements et autres twists de mi-parcours sont mal amenés et en plus de cette forme inadaptée, leur faiblesse intrinsèque pousse le spectateur à rire plutôt qu’à frissonner.
In fine, Escape plan vous permettra tout juste de vous évader (ha ha) le temps d'un morceau du film, en pointillés. Il serait peut-être temps de laisser les films d'action à des réalisateurs plus capables, des scénaristes mieux inspirés, et des acteurs plus jeunes, plus dynamiques. Il doit bien y en avoir. Si... En cherchant bien, ça doit bien se trouver.