Fous d'Irene
Province de Léon, Espagne: Laura arrive avec ses enfants, dont sa fille Irène, au mariage de sa sœur. Son mari Ricardo est resté en Argentine où ils vivent. Sur place, parmi les invités, elle retrouve son amour de jeunesse, Paco, qui a racheté les vignes appartenant au père de Laura. Lorsqu'après la cérémonie, Irène manque, personne ne se doute qu'elle a été kidnappée et que quelqu'un souhaite faire surgir un lointain secret impliquant le couple d'alors.
Bienvenue dans les vignes espagnoles où le raisin et les secrets coulent à flot. Bienvenue dans la famille où les faux-semblants se manifestent : des personna non grata aux règlements de comptes, l'apparent calme de cette villégiature pourrait bien bouillir.
Après nous avoir scotché avec sa séparation et son Passé, Fahradi mêle indirectement les deux titres précités dans son opus d'ouverture cannois. La venue du couple Bardem-Pénélope Cruz pouvait nous offrir un grand cru. Sans avoir un goût de bouchon, ce règlement de comptes familial certes magnifiquement interprété (Darin et Bardem notamment impressionnants) manque quelque peu son couronnement de grand crû. La faute à une tension finalement peu présente (l'absence de musique ôtant à mon sens une part de suspense) et à une chute que, je pense, l'on peut deviner si l'on est attentif à ce qui se passe pendant la réception d'après cérémonie.
Il reste que sur un plan olfactif, l'évasion proposée dans cette campagne ne manque pas d'un certain charme même si l'hacienda s'avère finalement peu accueillante.
Se laisse donc tout à fait voir...