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Une gérante d’une wasserette dépassée par un contrôle d’impôts, coincée entre un mari incapable, un père sénile tyrannique et une fille souhaitant que son homosexualité soit reconnue. Un départ très prometteur mais qui perturbe déjà par son manque absolu de plausibilité. Non, on ne dit pas à un client d’attendre 2 minutes qu’on aie fini une discussion à cœur ouvert avec sa fille. Fille qui est d’ailleurs assez insupportable de vouloir imposer son sujet dans un moment qui parait on ne peut plus inapproprié.
Un malaise me gagne. Est-ce une simple maladresse sans importance ?
Le film continue et la scène du "déclic" du mari me fait sourire. Je crois reconnaitre Jamie Lee Curtis et suis immédiatement scotché par l’incarnation qu’elle fait d’une fonctionnaire retorse et pointilleuse. J’observe derrière elle des "trophées" en forme de butt-plug.
Naïvement, j’y vois une blague potache sans importance. Une manière pour le réalisateur de dire que les contrôles d’impôts font mal au c***.
Et puis c’est la fin de tout. Sans réelle raison, les personnages commencent à faire du kung-fu dans tous les sens. Notamment avec des godemichets. Puis avec les fameux butt-plugs qui finissent bien évidemment enfoncés jusqu’à la garde dans les arrières trains. Pif, paf, pouf. C’est peut-être drôle quand on a l’âge de Toto à la toilette mais la blague dure, dure. C’est le thème central du film: se fourrer des trucs dans le fion, des doigts-saucisses dans la bouche et s’envoyer des tatanes à la gueule. C’est bien simple : retirer les scènes de combat (qui sont parfaitement inutiles, ce n’est que de la chorégraphie) et la durée du film retombe à 40 minutes.
Lorsque le grand méchant apparaît, très tôt dans le film, je comprends très vite son identité et je pousse un gémissement profond : ne me dites pas que les 2h30 de films vont se résumer à un simple combat, un simple besoin de reconnaissance ? Pour être honnête, je pensais sincèrement que c’était anecdotique, une sideline. Un film reconnu pour son originalité ne peut pas se réduire à ça !
Et bien si.
C’est à pleurer. La fin est à se taillader les veines. Après s’être tatanés la gueule pendant deux heures, les participants (dont certains ont toujours le postérieur occupé), se rendent compte que l’amour est plus fort que la haine, etc, etc, etc… Je vous le passe, vous l’avez vu mille fois.
Ce genre de truc est vaguement attendu d’un direct2dvd de seconde zone que je n’aurais de toutes façons pas regardé. Mais après avoir vu ce film encensé pour son originalité, je ne pensais pas qu’on puisse tomber aussi pas.
Ce qui est encore plus abrutissant est que les acteurs sont vraiment bons. Que la réalisation, sans être transcendante, a quelques bonnes idées (qui sont, du coup, exploitées jusqu’à l’écœurement). Mais de scénario, point… L’idée assez triviale vue et revue mille fois des univers parallèles et des multiples possibilités d’une vie, sans aucune structure, sans aucun enjeu, avec un world-building incohérent.
En sortant du film, cette idée des univers parallèle me prend à la gorge en lisant les critiques dithyrambiques et les notes stratosphériques de ce navet. Je ne vis pas dans la même ligne temporelle que mes concitoyens. Nous n’avons pas vu le même film. Nous n’avons plus la même perception du monde…