L’univers est un monde des possibles, un labyrinthe dicté par nos décisions, de la plus petite et immédiate à la plus lourde de conséquence, celle qui a été mûrement réfléchie. “Everything Everywhere All at Once”, c’est l’histoire de l’univers et de ses possibilités infinies, des chemins que nous empruntons et des portes que nous fermons à chaque instant.
C’est probablement le seul thème qui peut dialoguer avec chaque être humain sur Terre. Un film en forme d’arbre de vie, où chaque ramification explore un monde parallèle, dans lequel un clone de nous présente notre condition si nos choix avaient été différents. Choisir Michelle Yeoh, reine du cinéma asiatique et femme aux multiples vies, est une décision forte qui inspire aux Daniels une réalisation totalement dingue, qui essaye tout, s’aventure partout, et fais tout cela à la fois. Ils parviennent à créer un univers totalement cohérent et inimaginablement insensé, qui peut être exploré de manière illimitée.
Pourtant, l’imagination des Daniels n’entrave en rien leur propos, une histoire limpide entre une mère et sa fille qui ne parviennent plus à se comprendre ; le noyau familial en est totalement chamboulé. On a rarement vu un procédé aussi inventif et exaltant servir une intrigue aussi accessible. Conjuguant l’art et la manière, Les Daniels créent un monde organique, où les effets spéciaux faits main priment sur les VFX ce qui explique un budget considérablement réduit pour un si grand spectacle. Toute cette passion pour le médium du cinéma se ressent, c’est un message d’espoir aussi bien pour les jeunes cinéastes que le public, qui, médusé, questionne le temps d’une séance une vie entière de décisions : “c’est toi qui décide sur Terre si c’est le paradis ou l’enfer”.