Un monument du gore devenu culte et qui propulsa Sam Raimi au rang des réalisateurs très doués en 1983, époque où ces réalisateurs pouvaient se permettre certaines audaces qu'on ne leur laisserait peut-être pas faire aujourd'hui. Réalisé avec une poignée de dollars et une bande de potes, son but est d'effrayer le spectateur sans se retenir dans la surenchère, en exploitant le côté inventif de Raimi, comme cet esprit maléfique filmé en caméra subjective qui avance de façon accélérée en marmonnant des borborygmes nauséeux, et cet aspect fou et frénétique où les arbres se mettent soudain à violer les nanas. Les scènes d'horreur sont néanmoins plus dégoûtantes qu'effrayantes, c'est avant tout du délire comico-horrifique. C'est justement ce côté délirant qui fait oublier la banalité du scénario (prétexte à un festival d'effets souvent racoleurs mais drôles), les approximations de la mise en scène, la médiocrité de la photo, le jeu outré des comédiens (Bruce Campbell qui deviendra ensuite l'acteur fétiche de Raimi n'était pas encore connu), la ringardise des effets spéciaux (du sang qui ressemble vraiment à de la sauce tomate), et l'aspect général du film qui fait dans le bricolage mal foutu. Il faut donc le regarder aujourd'hui en se replaçant dans le contexte d'époque, et justement je me souviens des folles soirées vidéo du samedi soir qu'on faisait entre potes, au temps béni des VHS, c'était le film idéal pour ce type de soirées pour amateurs avertis.