Evil Dead, film culte ?
Peut-être bien à juste titre. Sam Raimi est encore très jeune lorsqu'il réalise le film. Et complètement fauché.
Ce qui intéresse dès lors le bonhomme, ce n'est pas le scénario mais la mise en scène, les expérimentations permises par l'économie de la série B.
Parce que l'histoire, ce n'est jamais qu'une bande de jeunes décérébrés en vacances dans une cabane au milieu d'une forêt, lieu qu'il savent à peine situer.
Disons alors que cet enjeu clair a le mérité d'offrir à Sam Raimi la possibilité d'instaurer une ambiance oscillant constamment entre horreur et humour. La surenchère et le côté "cliché" du film sont tellement assumés qu'on peut à la fois frémir et rire. Rire du film, de ses personnages, de ses effets outranciers (et qui ont quand même bien vieilli). Puis au-delà du divertissement, on peut apprécier quelques audaces dans la mise en scène, comme une caméra parfois assez virtuose malgré le budget serré ou un montage assez intéressant.
Au final, la scène synthétisant peut-être le mieux la surenchère et l'audace, l'horreur et l'humour...est peut-être l'agonie des possédés en stop motion. C'est une orgie de pâte à modeler. Cela manque cruellement de crédibilité et pourtant on a envie d'y croire, tout en riant.
Evil Dead par son scénario pouvant tenir sur un timbre-poste, par son atmosphère, ses effets kitsch ou sa caméra est alors l'un des archétypes d'un cinéma horrifique populaire. Pas étonnant qu'il soit érigé parfois en film culte et qu'il ait fait des petits (plus ou moins intéressants).