Evil dead pour moi aura toujours été et restera toujours un peu associé aux noms de Sam Raimi et de Bruce Campbell, réalisateur et acteur des premiers films. Il régnait dans ceux-là une ambiance toute particulière dont le fameux Sam s'est rendu maître, mêlant quelque chose de l'épouvante, de l'horreur bien gore et crade mais aussi et surtout de la dérision à partir du second opus. Des oeuvres complètement dingues, donc, et complètement cultes.
L'annonce d'un remake par un quidam ne m'était rassurant en rien, la bande annonce m'aura même coupé l'envie de le voir à l'époque : evil dead ce n'est pas QUE du gore et avec des images qui donnaient la nausée rien qu'en une bande annonce j'en étais sûr, ils n'avaient pas compris ce qui fait l'âme de ces films... Et pourtant !
Après visionnage la claque a été réelle, ce Evil Dead nouvelle génération a été fait comme il se doit pour renouveler une oeuvre qui, déjà à l'époque et du fait de manque de fonds, était brouillonne sur bien des points.
La dérision qui a participé au succès des deux suites n'est pas présente ici, la réalisation se veut mettre un point d'honneur sur la tension liée à l'environnement et l'horreur des images. Sur ce dernier point la B.A. comme déjà dit ne laissait aucun doute : on est servi. Les corps sont mutilés à outrance dans quelque chose même de tout à fait invraisemblable tant la douleur devrait être insoutenable. Cela donne quelque chose de vraiment dur à regarder parfois et à l'impact vraiment présent. Il vaut mieux s'accrocher à son estomac.
La tension aussi est bien présente avec une bande son maîtrisée, un environnement champêtre -et paradoxalement clos - et des effets bien ficelés bien que parfois vraiment trop exagérés.
Ce Evil Dead reprend donc les grandes lignes de l'original : une cabane familiale dans les bois, un livre des morts qui réveille une entité, déclenchant une succession d'horreur. Il le fait cependant en se permettant de grandes libertés au niveau de ce qui nous est raconté, au niveau des personnage présents aussi, et nous livre finalement quelque chose de bien plus aboutit et même de plus intelligent pour un résultat final qui, certes, ne nous fera pas oublier Sam Raimi et son increvable Ashe, mais qui a de quoi vraiment ravir les fans du genre à défaut d ravir ceux plus spécifiques de la vieille trilogie.