Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en lançant le film. Peut-être un film d'horreur au vu du nom.
Au début, c'est bien. On suit un professeur pédophile. Ce qui surprend, ce n'est pas seulement le fait de voir une scène aussi démonstrative dans l'abus envers une mineure, c'est aussi le fait que le prédateur soit incarné, sans chichi, par Malcolm MacDowell : même si le bougre a déjà eu par le passé des rôles marquant, on reste assez étonné de le voir ainsi ici.
Malheureusement le reste est nettement moins trépidant. Le parallèle avec l'évolution politique de la Russie n'est pas inintéressant, mais c'est assez faiblement relié. L'évolution du personnage est assez peu crédible (quand on apprend qu'il hypnotise ses victimes). Alors que le début suivait d'assez près cet anti-héros, la suite nous le montre avec trop de distance (on suit surtout l'enquêteur) et trop d'ellipses ; c'est donc décousu et peu conflictuel. L'enquête est assez pénible : on passe de 'pas de preuves' à des révélations trop soudaines.
La mise en scène est sympa. Dommage que le réalisateur n'exploite pas davantage Malcolm (je suis sûr qu'il aurait accepté une nudité plus frontale, non ?) et que l'image ne soit pas un peu plus glauque. Il reste quelques jolis moments, quelques compo intéressantes. La mise en scène est globalement rythmée. Les acteurs font bien le boulot.
Bref, dommage que les auteurs n'aient pas privilégié le point de vue de Evilenko tout le long du film.