Il y avait tout à craindre de la première réalisation d’un homme qui a collaboré en tant que scénariste avec l’insupportable Danny Boyle. Pourtant, Alex Garland évite soigneusement le piège principal qui s’ouvrait devant lui : l’oubli de la mise en scène (ou sa surenchère Boylesque) au profit de feintes scénaristiques. Et Ex Machina se révèle au final un intriguant conte 2.0, qui s’axe plus sur le créateur (flippant Oscar Isaac) que la créature. La forteresse high-tech du génie comme métaphore de son cerveau sublime et froid est une autre belle idée : perdue au fond d’une nature sauvage et majestueuse, le plus souvent en hors-champ, elle est à la fois un lieu d’oppression et de libération.