Ex Machina, l'IA charmeuse et facétieuse

Ex Machina avait tout d'un grand. C'est après l'avoir vu qu'on peut se dire que, oui, clairement, il avait tout d'un grand. Malheureusement, non, il ne l'est pas.


"Gagnant un séjour offert par la boîte qui l'emploie, Caleb découvre sur place qu'il devra participer à une expérience sur l'intelligence artificielle."


L'idée de départ est en tout point excellente. Caleb découvre alors Nathan (interprété par Oscar Isaac, excellent) qui a mis au point tous ce petit monde. Caleb se trouve alors dans une maison en pleine campagne (norvégienne). Il doit alors se familiariser avec Ava, une machine à l'IA surprenante (enfin...pas tant que ça).
On le comprend : l'idée est bonne !


Et pendant une heure, Ex Machina est en tout point parfait ! Nathan et Caleb joue un jeu de faux semblants intéressant, Ava joue son jeu. Le film égare bien le spectateur en ne sachant pas vraiment qui joue avec qui. Caleb/Ava, Caleb/Nathan, Ava/Nathan...on ne sait pas vraiment qui domine qui et qui a le plus de cartes dans son jeu.
Ce jeu en trio est remarquablement mené et on s'attend donc a une fin qui va nous en boucher un coin ! Sachant que Caleb découvre sans cesse de nouvelles choses qui lui mettent la puce à l'oreille et qu'Ava et Nathan se découvrent de plus en plus au fil des minutes.
Le final accouche pourtant un peu d'une souris. Au final, la fin manque totalement d'originalité parce que c'est la plus attendue (au vue du déroulement du film). Certes, c'est celle qui fait le plus plaisir :


Ava, alors qu'elle allait être supprimée par son créateur, à l'aide d'une autre machine, se "venge" des humains et conquiert sa liberté


Mais, je le répète, c'est la fin que l'on attend le plus. Même si celle-ci est sans concession, Nathan et Caleb en font alors les frais. Pauvre Caleb. La grande révélation c'est la performance D'Alicia Vikander, troublante et maline en Ava.
Je pense que la scène où Caleb et Nathan comprennent qu'Ava a énormément progressé quand celle-ci répète le jeu de Caleb. Le film est ponctuée de pas mal de scène intelligente
Vous l'aurez compris, un jeu de tromperie exquis se fait entre l'homme et la machine. Tout cela habité d'une ambiance intimiste et oppressante, Ex Machina réussit une forme de grand huis clos destructeur et meurtrier. Esthétiquement beau et réussi. On pourra juste regretter une deuxième partie plus convenue mais qui reste d'excellente facture. L'expérience est une réussite. Elle est surtout réfléchie, pensée et formidablement novatrice. Le fond et la forme sont soignées et teintées de rigueur.
En plus, les idées sous-jacentes sont encore bien plus profondes et peuvent même nous frustrées car au final on ne fait que les frôler (cette idée de Caleb de "dieu" est formidable !).
Nathan a crée l'être parfait, l'être sensible, l'être "humain", mais l'humain en mieux. La machine qui joue avec ses propres sentiments, qui joue avec les autres, qui manipulent...Caleb avait donc raison, d'une certaine manière, Nathan a crée Dieu.

Halifax

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6

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