Pauline est une ado atypique, mal dans sa peau, rejetée des autres et à d’étranges fascinations (notamment celles de pratiquer des actes chirurgicaux sur des inconnus et d’avoir une relation sexuelle avec un cadavre).
Pour son premier long-métrage, Richard Bates Jr. ne laisse clairement pas indifférent. En adaptant son court-métrage éponyme (2018), il passe d’un format de 18 à 80 minutes et se donne les moyens d’étirer son intrigue (dans le bon sens du terme). Avec son film, il nous fait découvrir la vie pas facile de Pauline, 18ans, une adolescente ingrate au visage acnéique, entourée d’une mère castratrice, d’un père soumis et d’une petite sœur atteinte de la mucoviscidose. Même à l’école elle ne parvient pas à trouver sa place et le fait qu’elle fantasme sur des dissections, des autopsies et le sang
(elle va jusqu’à aller renifler son tampon imbibé de sang menstruel)
ne va clairement pas l’aider à se faire intégrer auprès des jeunes de son âge.
Pour incarner cette ado mal dans sa peau, le réalisateur a fait le choix surprenant de prendre la mannequin AnnaLynne McCord (24ans lors du tournage) qu’il parvient à transformer, que dis-je, à enlaidir au plus haut point (visage blafard, acné & herpès sur le visage), elle est méconnaissable. A ses côtés, la distribution n’est pas en reste puisque l’on y retrouve du beau monde tel que Roger Bart, John Waters (dans le rôle du prêtre, il fallait oser), ainsi que Malcolm McDowell et même une ex-pornstar en la personne de Traci Lords.
Ne vous fiez pas au titre, en effet ce dernier n’a aucun rapport avec cette pratique barbare couramment pratiquée en Afrique subsaharienne. Alors pourquoi celui-ci ? A vrai dire on n’a pas réussi à en trouver le sens (ni le rapport). Excision (2012) nous entraîne lentement mais de façon efficace dans la psychologie tourmentée d’une adolescente, brillamment interprétée par AnnaLynne McCord qui éclipse l’ensemble du casting en incarnant cette sociopathe aux hormones en ébullition.
A l’image de May (2002) de Lucky McKee avec Angela Bettis, pour le côté sociologique & psychologique, Richard Bates Jr. parvient à réaliser un saisissant drame social, teinté d’horreur et superbement interprété.
(critique rédigée en 2012, réactualisée en 2023)
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