D'habitude, les histoires d'exfiltration, ça ne me passionne qu'à moitié, et je ne savais même pas que Daesh était la toile de fond du récit. Pourtant, la surprise a été plutôt agréable. Alors que les thrillers géopolitiques ont souvent tendance à nous perdre dans des récits confus aux intervenants trop nombreux, Emmanuel Hamon a le grand mérite de resserrer au maximum son intrigue, la rendant relativement fluide en se focalisant souvent sur l'enjeu principal.
Sans être captivant, le suspense est réel, et si
la fuite réussie de Faustine laisse parfois dubitatif,
c'est suffisamment bien fait pour que ça passe. Il y a une belle sobriété, notamment dans l'écriture des personnages (certains auraient toutefois mérité d'être approfondis), tous interprétés avec talent, évitant les caricatures trop grossières sur les membres de l'État islamique.
Dommage, toutefois, que le film élude totalement les motivations ayant poussé l'héroïne à se plonger dans ce cauchemar atroce, certes pouvant se justifier par la construction, absolvant presque complètement cette dernière alors que ce choix de rejoindre la Syrie était proprement indéfendable, surtout au vu de son « profil » très respectable. Maintenant, sur un sujet jamais simple à traiter, « Exfiltrés » fait preuve de l'habileté nécessaire pour décrire aussi bien l'angoisse des proches que le terrifiant quotidien syrien sans jamais nous ennuyer : c'est à saluer.