C'est un voyage, une aventure et, au-delà, un pèlerinage que décident Zano et Naïma. Une vadrouille improvisée avec les moyens du bord, au terme de laquelle le couple rejoint Alger, la ville de ses racines. Ce retour aux sources ne représente pas les mêmes sensations pour Zano, fils et petit-fils de pieds-noirs, et pour Naïma, fille d'émigrés, partis probablement au moment de la guerre civile des années 90.
Le film de Tony Gatlif épouse les couleurs et les musiques des régions que traverse le couple par étapes, l'Espagne, le Maroc puis enfin l'Algérie. Gatlif se fond dans les populations et ses personnages avec lui, de sorte que le film n'est pas tant alimenté par les incidents de parcours et les péripéties du voyage que par les multiples expressions culturelles de ce bassin méditerranéen si chaleureux et extraverti. Gatlif aime ces peuples dont il exprime la vitalité et la fraternité à travers leur sens de la fête et leurs variétés musicales.
Son couple, Romain Duris et Lubna Azabal, incarne quant à lui la sensualité et la liberté jusqu'à l'ivresse. La mise en scène, tout en rythme et en rythmes, nous implique dans l'aventure même si les émotions de Zano et Naïma, dans leurs découvertes et dans leurs souvenirs, nous restent assez étrangères.