eXistenZ
6.7
eXistenZ

Film de David Cronenberg (1999)

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eXistenZ ou la réalité virtuelle vue par Cronenberg.

Ayant vu il y a déjà un certain temps Avalon, de Mamoru Oshii, c'est donc un autre plongeons que j'ai fais là dans un film ayant pour thème le vidéoludique nous présentant une autre vision, une vision à la Cronenberg. Il n'est pas seulement étrange et angoissant, je dirais aussi qu'il est bien dérangeant et c'est limite à faire d'abord relativiser les casques de réalité virtuelle un truc comme ça lol. Et encore, je dis bien et encore...quand on appréhende l'idée de s'essayer aux trucs que nous avons nous, un film comme ça encourage encore moins. J'exagère peut être, dans tous les cas on peut dire que c'est une sacré expérience, il se produit un sacré plongeons. Nous explorons fort bien la connexion de l'être humain au virtuel par un type de branchement particulier et qui soulève de façon excellente certaines problématiques vis à vis de la distinction entre le réel et la virtuel, le fait qu'on puisse venir à perdre ses repères. J'aime bien le fait que le personnage incarné par Jude Law pense au fait d'avoir faim dans la réalité, chose dont on peut ne pas se rendre compte si on est pleinement dans le jeu au point d'en oublier de se nourrir. Se présente ainsi ce fait que le joueur puisse se déconnecter de la réalité au point de ne plus avoir conscience des besoins de son corps et en mourir. C'est être en danger par sa propre faute, il peut y avoir être en danger par une agression d'autrui mais la principale cause de danger ça peut être soit même, ça se reflète ici. Enfin bon, je reviens sur le déroulement, restons sur ce qu'il se produit. C'est assez fascinant d'ailleurs et on peut apprécier les niveaux de réalité virtuelle possibles, il se passe une certaine inception. On oscille entre la représentation des jeux de haute volée et ceux archi-nuls au moins vis à vis des PNJ ici mais nous intéressant quand même. Dans tous les cas il y a bien un élément qui m'a salement dérangé, quand même en parler dans tout ça, c'est le gamepod. Ce truc, qui fait office ici de biotechnologie finalement c'est horrible, c'est moche, c'est affreux et ça fait frissonner. Beurk, et puis alors on tire bien sur la corde à ce qu'il nous soit présenté sous toutes les coutures. Et le truc de branchement je trouve que ça fait très anus...Argh. De fait il en découle du très subversif assez malsain je dirais. Ah il est préférable de voir le port de connexion dans Matrix qui à de quoi mieux se faire aimer. Bon on voit comme ils jouent bien du truc, c'est plutôt bien dérangeant. On peut même se poser la question de jusqu'où serait-on prêt à aller dans la technologie de l'appareillage pour jouer à de tels jeux. Et là ouille, on est dans une sacré atmosphère aussi avec des acteurs qui contribuent bien, mention spéciale pour Willem Dafoe au physique parfait pour traduire une espèce de folie ambiante. Bon pis les autres font bon office, il est plaisant de retrouver Ian Holm ici. Tout ceci entraine bien de la réflexion et renvoie encore une fois sur la déviance possible, ce qu'il peut se produire avec des hard gamer, les gamer les plus extrêmes. Bon pis ça va vraiment très loin comme on peut le voir avec un final qui laisse une certaine ambiguïté même si on pourrait presque dire que ça reste moins ambiguë qu'un film tel que Avalon. Enfin on est sur de rien, on peut de toute façon se dire qu'il y a des influences psychiques fortes dans le déroulement du jeu. Qui plus est nous avons de l'angoisse qui se reflète bien, je l'évoquais par rapport à des points soulevés par le personnage de Jude Law mais il y a la retranscription des moments d'angoisses possibles lorsque l'on joue à certains jeux. On peut citer la Amnesia : The Dark Descent qui fait office de bon exemple, il suffit de voir des vidéos de joueurs sur Youtube, avec peut être certains qui exagèrent mais globalement ça reste très probant. Tout un jeu des angoisses se définit là pouvant même virer sur une forme de paranoïa, on ne peut éluder celle-ci qui transparait un minimum dans le film. Bref, tout de quoi faire largement sensation, au delà de ce qui peut nous dégoûter dans l'apparence du matériel de connexion, de prime abord ;), ça pose vraiment tout le questionnement relatif aux conséquences possibles, aux impacts quand déjà sans cela il y a des soucis qui se posent avec quelques joueurs n'ayant plus contact avec la réalité, perdant leur responsabilisation mais étant tout de même responsables de ce qui leur arrive. Pensée aussi concernant l'histoire du virus qu'on dira interne au jeu, de l'infection, il reflète lui aussi un autre point, autant la réalité virtuelle peut ouvrir de très grands horizons à l'image des horizons démocratiques qu'ont ouvert les réseaux sociaux, autant il peut là aussi y avoir du très malsain. Je m'étend pas plus dessus, mais il y a un autre effet pervers à saisir, là où il y a du positif, du négatif peut parfaitement vicieusement s'infiltrer, atténuant des effets ayant pourtant bonne considération par les masses populaires.

De fait, David Cronenberg nous livre donc là une solide réalisation sur le thème de la réalité virtuelle qui a de quoi avoir une excellente résonance et de l'impact bien fort. Surtout que là comme on le voit il y a bien un petit côté dérangeant qui se fait bien présent.

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le 15 sept. 2016

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