Métro, c'est trop !
Résumons "Cutterhead" par une équation : "L'horreur de l'enfermement + la lutte des classes + l'homme (... et la femme, alors !) est un loup pour l'homme + l'illusion de l'Europe", le tout en 1h24...
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le 19 avr. 2020
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Critique rédigée en août 2020
Un concours de circonstance entraîne un binôme d'ouvriers accompagné d'une journaliste fraîchement débarquée dans le milieu à se retrouver bloqué au sein d'un sas de décompression sur le métro de Copenhague. Ayant pour fin de réaliser un projet documentaire sur la coopération européenne, la jeune femme observe et participe au déchirement d'un groupe que sans le travail, rien n'amorçait l'union...
Par le biais d'une telle intrigue, le milieu ouvrier prend un sérieux coup ! Rasmus Kloster Bro en déconstruit les valeurs au travers d'un huis clos claustrophobe, oppressant, remplissant avec surabondance mais efficacement les cahiers de charge, et ce à défaut d'être innovant.
En effet, toute la rigueur et l'intérêt de Exit réside dans la relation entre les trois protagonistes. Là où des thrillers plus grands publics, tels que Panic Room et The Descent se reposent sur la complicité des protagonistes, au sein d'un cadre réduit où l'un doit réussir à supporter l'impatience de l'autre durant un laps de temps donné, cette production danoise nous présente un groupe de quasi-inconnus couler aux bas-fonds de l'humanité sans scrupule pour le cas de l'autre...
...la dernière demi-heure faisant mourir l'un des prisonniers par pure inadvertance mais se concluant pourtant sur une certaine note de complicité entre les deux survivants.
Le cadre ouvrier et du travail au sens large, sont ainsi vulgarisés comme une balise prônant non pas (plus) le contact et la complicité avec l'autre, mais l'esprit de compétition et la discorde. La prestation très satisfaisante de Christine Sonderris, et ses incalculables gorgées d'eau et cachotteries, est principal vecteur de cette théorie du complot.
Chacun trouve le prétexte de la famille pour tourner la situation à son avantage, relevant du pur narcissisme que dénonce le film sur la vie en communauté imposée et inconfortable.
Or paradoxalement, le film perd en qualité sur son déroulement ; le fond y est, mais la forme manque cruellement de surprises. L'ensemble se formate beaucoup trop aux cahiers de charge du genre thriller, ce qui altère notre rapport à un film qui se souhaite réaliste.
L'héroïne côtoie un milieu qui lui est inconnu, et alors que l'introduction se passe comme prévu quelque chose se produit pour venir lui mettre des bâtons dans les roues alors qu'elle a une tâche à accomplir. Avec un tel postulat, les méthodes horrifiques s'annonçaient nombreuses et percutantes, pour se révéler trop banal bien que divertissant.
Tous les attraits d'un premier film réussi mais amputé caractérisent Exit ; la mise en scène finale clamant tout bas les non-dits, ainsi que l'étude de caractères prometteuse mais quelque peu avariée par le classicisme général du métrage laissant sur la faim. Le résultat est plaisant, haletant partiellement mais manque sérieusement de relief.
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Créée
le 18 déc. 2020
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