Plaies intérieures
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Dans un film dont l’emphase biblique est la matière narrative, il n’y a en fait que les éléments romantiques qu’on peut extraire comme beaux et émouvants : la rencontre, le mariage puis les retrouvailles de Moïse et Tsiporah. La prestation de Christian Bale est, elle aussi, excellente : son jeu, y compris son évolution physique, de frere du roi à noble banni, puis berger et pere de famille, et enfin guide tourmenté des hébreux, sont très agréables à suivre. Mais tout ce qui devrait nous emporter dans cette fresque épique ne marche pas, qu’on soit croyant ou qu’on soit seulement, comme tout le monde, imprégné de l’érudition populaire sur cette épopée biblique si connue, commentée et référencée, y compris au cinema.
Sont décevants les épisodes rajoutés : par exemple au début, la guerre avec les hittites, un morceau de bravoure qui semble avoir été vu cent fois et qui est mille fois moins captivant que ne le fut la course de chars de Gladiator (Qu’est-il arrivé à Ridley Scott ?).
Quant aux épisodes attendus : la souffrance au travail des hébreux esclaves, les dix plaies d’Egypte, la traversée de la Mer Rouge et le partage des eaux, bien que leurs effets spéciaux soient plus modernes que ceux du film de Cecil B. de Mille de 1956, Les Dix Commandements. ils sont bien moins impressionnants et émouvants. Même les foules et les armées innombrables sont si numériques qu'on les observe du coin de l’oeil avec ennui (au lieu de les scruter pour repérer les individualités dans la multitude, comme nous le faisions dans le chef d’oeuvre antique des années 50).
Quant au choix de faire de l’intermédiaire entre Dieu et Moïse, du « messager », un enfant irascible, c’est grotesque et presque insultant au cinema : même une ridicule caverneuse voix off aurait été préférable. Au final, c'est un blockbuster aplati, qui maltraite le sujet qu’il veut élever par un faux réalisme et une spiritualité oscillant de "bazar" à "post moderne".
Créée
le 8 oct. 2024
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