Quand Harri se salit ....
Objet : contondant
Cher Harrison,
Je ne sais pas trop comment débuter cette lettre que je t'adresse présentement car, vois-tu, le visionnage de ta dernière participation cinématographique me laisse un peu perplexe. Je n'en attendais pas beaucoup certes, mais après tout, l'affiche et la bande-annonce du film promettait ta présence avec panache et théâtralisation. Et puis, malgré que je ne sois pas un invétéré vénérateur des 2 précédents Expendables, les moments passés devant n'avaient pas été désagréables. Je me suis donc mis en route avec 2 compagnons pour te voir au cinéma, et ... voilà.
Pourquoi, Harrison, pourquoi ? Le temps a-t-il été aussi cruel sur ton physique que sur ton esprit et tes choix de tournage ? Car oui, je l'avoue sans pudeur et sans honte, le moment le plus émouvant que j'ai pu voir hier soir a été de te voir, chargé du poids des ans, les traits tirés, l'oeil fatigué. Et dire que ce Barney a osé te parler aussi mal ... On voit bien qu'il n'a pas vu tes exploits lorsque tu as sauvé la galaxie voilà très longtemps, puis lorsque, à peine vieilli, tu partais au quatre coins de la Terre découvrir monts et merveilles tout en combattant le germanique ennemi (pour ne citer que lui).
Non, tout ça a été oublié ! Cette fois plus de galaxies à explorer, plus de trésors à découvrir, plus d'enquêtes à mener. Cette fois Harri, tu t'es fait embarquer par Sylvester sa bande (inutile de te les rappeler, tu es dans le film, et si ta mémoire défaille, tu n'as qu'à regarder l'affiche du film qui doit être ranger consciencieusement à côté de celle d'Indiana Jones 4). Sur le papier, l'idée était intéressante, et je pense que c'est pour ça que tu as signé. Mais voilà, seulement sur le papier ... Car le scénario tu n'as pas dû le lire. C'est ce que je veux croire. Du moins.
Te voilà donc télescopé Major à la CIA et tu dois faire en sorte que Sylvester et sa bande ramène Mel à La Haye. Car Mel est trafiquant d'arme, et a tué pleins de gens, et ça, c'est mal. Et donc pour faire le sale boulot du appelles la bande des Expendables. Seulement pas de chance, l'odieux Mel va grièvement blessé César et Sylvester, dans un élan d'amour, va virer ses potes et va engager des jeunes, parce que oui, on envoie les jeunes se faire tuer pendant que les vieux se la coule douce. Normal. Tu n'as pas tiqué en lisant ça Harrison ? Ah oui, c'est vrai, tu ne l'as pas lu, mea culpa.
Et donc, si l'on voyait un peu dans le détail cette bande de joyeux lurons, d'endiablés coquins à qui tu confies une mission ? Un Sylvester sans cesse au bord de la crise cardiaque, un Dolph égal à lui-même, un Antonio qui cabotine et qui, au fond, est peut-être celui qui s'en sort le mieux, un Jet Li fugace, un Arnold transfiguré, un Jason qui mâche ses mots, un Wesley docteur intéressant mais qui malheureusement ne fait pas illusion très longtemps, des jeunes aux faux-airs de footballeurs, et un catcheur. My bad si j'en oublie.
Et là tu te dis sans doute : "Il ne m'écrit que pour se plaindre de ça ?"
FAUX ! Il y a, en vrac, Harri, également : un combat final bâclé, un scénario inintéressant, des effets de destructions poussiéreux, une caméra en kamehameha, un tas de dialogues dont on se fout totalement, ...
Bref, tu l'as compris, tu avais beau avoir un très bel hélicoptère, pour moi, ça ne sauve pas la baraque.
Alors je finirais quand même cette longue missive par quelques points positifs qui justifient ma note sur senscritique.com (viens t'y inscrire c'est cool). Tout d'abord, tous les Expendables ne sont pas à jeter. Antonio s'en sort pas mal, ou tout du moins le moins mal, et Wesley également. Après je confesse, malgré moi, avoir eu un sourire sur quelques répliques bien viriles. Malheureusement, si cela suffisait à faire un bon film, on aurait tourné un film de 2h avec seulement Antonio et Wesley se lâchant boutades viriles sur boutades viriles.
Je conclurai donc ma petite lettre en te priant, s'il te plaît, de ne plus me faire subir pareille déception. Tu es quelqu'un de bien Harri ...
Bien virilement,
T.