Un terroriste,as des explosifs,s'amuse à placer des bombes un peu partout dans San Francisco.Le service déminage de la police et un flic teigneux borderline tentent de le stopper.Le réalisateur Albert Pyun s'affirma dans les eighties comme un espoir de la série B d'action,notamment avec "Campus" en 86.Il s'est ensuite reconverti dans la bisserie tendance Z à travers des films auto-produits destinés au marché vidéo,devenant ainsi un des pionniers de ce qu'on appelle aujourd'hui le DTV.Des films pas chers,vite écrits,vite tournés,recyclant des vedettes sur le déclin comme par exemple Christophe Lambert qu'il utilisa plusieurs fois.Il s'est ici acoquiné avec les cadors du genre que sont les sociétés Metropolitan et surtout Nu Image,la boîte acrobatique de Boaz Davidson et des frères Avi et Danny Lerner,tous trois producteurs exécutifs de ce chef-d'oeuvre.Le casting est plus relevé que ce qui prévaut habituellement dans ce type de navets puisqu'on y trouve,en plus de l'inamovible Steven Seagal,Dennis Hopper et Tom Sizemore.Pas de doute,on est en plein dans le nanar décomplexé.Le scénario est complètement bâclé,multipliant les incohérences et les raccourcis audacieux,tandis que les dialogues sont à la fois sentencieux et d'une infinie débilité.Mais il faut voir le bon côté des choses et les scènes d'explosion ont souvent de l'allure,même si certains effets spéciaux sont plutôt cheap et que les conséquences des attentats sont dans l'ensemble largement éludées.Ce qui est bien également,c'est que le méchant n'est pas un rigolo qui tergiverse.Le mec agit vite et fort,ne montrant aucune hésitation à tout faire péter,au grand dam d'une police dépassée par les évènements.Autre bon point,un twist surprenant vers la fin,qui ne sera hélas pas suffisamment exploité.Le personnage de Seagal s'accorde pour une fois assez bien à son jeu impassible,mais on n'évite pas la franche hilarité que provoquent les phrases pseudo philosophiques dispensées par Steven le Sage,niveau métaphysique pour attardés mentaux,et les sempiternels combats à mains nues totalement bidons du karateka vermoulu.Du reste,même les fusillades sont atrocement filmées et font partie des pires scènes d'action jamais vues au cinéma,sans parler du suspense moisi relatif au désamorçage de la bombe ultime,celle qui doit atomiser Frisco.Hopper insuffle un certain charisme à son artificier allumé qui se prend pour un artiste,dans un rôle proche de celui qu'il tenait dans "Speed".Sizemore,en revanche,en fait des caisses en inspecteur traumatisé et revanchard,passant brillamment à côté de son sujet.Il est étonnant de voir Ice-T apparaître de façon quasi-subliminale,et on se demande pourquoi il a accepté une aussi fugitive participation.Peut-être par amitié pour Pyun,avec qui il avait déjà travaillé.