S'il y en a bien un que je regrette aujourd'hui, c'est Walter Hill. Extrême Préjudice est devenu assez ardu à trouver mais il en vaut la peine. Oscillant entre le western et le polar urbain comme Hill en a fait quelques uns comme Double Détente, Extrême Préjudice est un hommage d'une part aux films de "Bloody Sam", Sam Peckinpah avec qui Walter Hill a pu collaborer comme scénariste sur Guet-Apens. D'autre part, il permet de se replonger dans le grand bain des années 80, celle des productions Mario Kassar et Andrew Vajna, avec sa violence montrée de manière frontale.
C'est un vrai film d'action bien crasseux, bien teigneux, qui pue la transpiration, le sang et la crasse. Ça manque peut-être d'un peu d'humour. Celui que l'on pouvait trouver dans les 48 heures ou Double Détente. Sans Eddie Murphy, Nick Nolte paraît bien seul...Mais ce n'est pas non plus un buddy-movie.
Walter Hill a commencé dans le bâtiment. Et ce détail n'est pas anodin. Sans être un génie, il a toujours fait du cinéma en honnête artisan. Extrême Préjudice appartient à une époque désormais révolue. Et ça, c'est toujours triste.