Cette production Netflix est une excellente surprise et ce, sur bien des aspects. Une succession de choix faits par le réalisateur et le scénariste font de ce film au titre à rallonge, qui revient sur l’histoire vraie de l’un des plus grands tueurs en série de l’histoire des Etats-Unis, un divertissement malin, intéressant et prenant. On peut au début être désarçonné par la tonalité et l’angle choisi pour traiter l’histoire de Ted Bundy mais c’est ce qui rend « Extremely wicked, shockingly evil and vile » original et passionnant. En effet, plutôt que d’aborder plus communément cette tragique et morbide histoire sous l’angle du thriller, que ce soit du point de vue d’une victime, d’un policier ou de Bundy lui-même, le scénario part d’un point de départ bien plus malin et risqué mais tout aussi pertinent.
C’est en effet par le biais de l’une des deux seules femmes qu’il aura aimé (et pas tué) et de leur rencontre que va débuter le film. Loin d’être une comédie romantique, le long-métrage démarre tout de même sur un ton léger que l’on pourrait trouver inapproprié comme choix narratif au vu du sujet grave mais cela passe étonnement bien. Et cette tonalité un peu grivoise et théâtrale ne quittera que rarement cette œuvre puisque la partie judiciaire du procès est du même acabit. En outre, le montage est d’une fluidité rare. Il nous fait passer à la fois des aléas meurtriers du tueur à la vie de cette femme amoureuse sans celui qu’elle aime mais aussi d’une partie inaugurale présentant leur rencontre au grand procès qui validera sa condamnation de manière exemplaire. C’est une œuvre rythmée et prenante qui va traiter bien des aspects de la personnalité de ce tueur charmeur, d’apparence bien sous tous rapport. De sa psychologie à son amour pour cette jeune femme et de la fascination qu’il exerce sur la gente féminine à l’emballement médiatique autour de cette affaire, le sujet et l’homme semble traité de manière, si ce n’est complète, tout du moins concise et probante.
Ceux qui sont à la recherche d’hémoglobine et de suspense insoutenable seront en revanche forcément déçus mais l’intérêt de « Extremely wicked, shockingly evil and vil » est ailleurs et le long-métrage nous captive néanmoins durant deux heures sans aucune baisse de régime. Il parvient même à nous faire douter de la culpabilité du monsieur puisqu’on ne montre pas ses crimes. Dans le rôle, Zac Efron offre un contre-emploi inattendu qui colle à la perfection au personnage de cet homme qui plaît aux femmes mais finit par leur faire du mal. On regrette jusque qu’on ne le voit pas partir dans la folie et dans la démence mais, comme on l’a dit, ce n’est pas l’angle choisi pour ce film. On retiendra également le procès final où John Malkovich excelle en juge zélé, une partie judiciaire qui s’avère le meilleur moment d’un film aux dialogues succulents, des dialogues qui lui donnent d’ailleurs son titre. Parfois drôle, toujours passionnant, souvent étonnant, un tantinet émouvant lors d’un final à l’intensité folle, ce film Netflix est une excellente surprise à ranger dans le haut du panier des productions films de la plate-forme.
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