De l’ombre à la lumière
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Alors qu'il s'annonçait comme un film ambitieux (la présence à la distribution française de l'équipe de The Jokers est désormais source de confiance), Face à la nuit manque son pari.
Ambitieux, il l'était par la dimension large de son récit (trois époques d'une même vie, lues à rebours, avec compréhension progressive des causes qui ont donné de tragiques conséquences), par sa vision dystopique d'un futur numérisé et contrôlé (encore plus en Chine où les questions de surveillance se justifient par un progrès technologique et un besoin sécuritaire), son ambiance exclusivement nocturne, son mélange des genres , etc.
Manqué il l'est car sa dimension historique rend parfois difficile sa lisibilité, pas aidé par des comédiens souvent mauvais (particulièrement la française Louise Grinberg, pas à sa place), parce que sa vision dystopique tente de créer un univers largement emprunté à Blade Runner pour finalement l'abandonner en cours de route, parce que son ambiance nocturne est souvent un argument pour des plans faciles (lumières, reflets), et parce que son mélange des genres déstabilise tout bonnement le spectateur, ne sachant jamais là où il doit rire où s'émouvoir.
Se parant de plus d'une esthétique qui mélange tout sans jamais trouver de cohérence (entre plans léchés de nuits éclairées aux néons et caméra brouillonne pour l'action, dans son grain faussement poisseux largement inspiré par le Good Day des frères Safdie), de tons eux aussi mélangés sans brio (oscillant entre la gravité d'un drame dépressif et la bouffonnerie des scènes d'actions), d'une volonté faussement provocatrice (une violence ironique - notamment dans son ouverture, téléphonée -, des scènes de sexe récurrentes et abusives, ...) et d'une teinte étrangement misogyne, Face à la nuit sonne très vite comme un film adolescent, puéril, parfois grotesque, souvent ennuyant, rarement prenant.
Reste une dernière partie, la plus réussie, qui, revenant aux origines, éclaire finalement cette nuit sombre en révélant les indices semés, jamais très finement, çà et là au cours du récit.
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Créée
le 16 févr. 2021
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