C'est le Labrador qui programme : Faites-moi confiance. -OK. Et alors qu'on croyait simplement être enjoints à le suivre les yeux fermés - ce que toujours nous faisons (ou faisions) - c'est le titre du film qu'il vient de prononcer.

Vous connaissez Zappy Max ? Moi non plus. Le Gad Elmaleh d'alors, nous explique le Labrador. On constate vite qu'il a plus de tours dans son sac. C'est qu'on jouait encore moins subtil à l'époque : yeux exorbités, roulements de globes, écarquillements, grimaces... A faire passer The Mask pour un paralytique. Ici Zappy Max joue Happy Max, un prestidigitateur à la manque, lunaire et tendre, qui se rêve (à la lettre) doué du talent de transformer en vrai le faux : bijoux, papiers, peluches. Ce qui chez un cinéaste aurait pu devenir une allégorie sur le cinéma n'est là qu'une mauvaise pièce filmée avec gourdins, tartes à la crème et claquements de portes. Séquestré par une bande de malfrats, voilà notre Maxou mis en demeure de transformer en authentiques de faux billets de mille.

"Faites-moi confiance" ne joue que sur cette astuce scénaristique et jusqu'à l'usure, trouvant prétexte de l'onirisme (Max s'est évanoui en tentant un tour foireux) pour amener à 1h30 ce qui aurait largement pu se contenter d'être un sketch de deux minutes.

A part ça ? Francis Blanche, d'abord en narrateur qui s'adresse au public, puis en souffre-douleur qu'une matraque récurrente étourdit à soixante et dix reprises. Louis de Funès, insupportable et le nez froncé sans pause, dans une apparition-éclair au cours d'une appendice (la troisième demi-heure de trop) tuante. Des couplets entonnés à scoutère dans les rues du Paris de 54 où l'on fait des excès de vitesse sous le regard sévère mais finalement bonasse d'un flic qui dans sa carrière aura connu le Vel d'Hiv et les ratonnades. Des refrains populistes dans le petit bar-tabac du coin où l'on tape le carton en parlant - qui sait ? - des événements algériens qui couvent.

On s'arrête là car on n'a quand même passé une bonne soirée et qu'on a déjà atteint le point Godwin. La prochaine fois, on commencera plus tôt, histoire de voir le Kurosawa avant le dernier métro.
Omallet
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le 11 août 2013

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