L'idée de Fantasia 2000 tient à plusieurs choses. D'une part, la volonté de Roy Disney de respecter l'envie de son oncle Walt de proposer une variation différente de Fantasia, avec le moyen des nouvelles technologies, et toujours en utilisant des scènes avec des personnes réelles pour montrer que la musique classique et l'animation pouvaient se marier en toute harmonie.
Et d'autre part, outre le fait de célébrer le passage à l'an 2000 (ce qui explique sa sortie le 1er Janvier, uniquement dans des salles Imax), c'est le carton de la sortie en VHS du Fantasia au début des années 1990 qui a persuadé Disney de se lancer dans cette nouvelle version, composée de sept scènes pour autant de thèmes classiques, et la reprise en version restaurée de L'apprenti sorcier. Le tout entrecoupé par des artistes ayant un rapport avec Disney comme Steve Martin, Angela Lansbury, Bette Midler ou James Earl Jones.
Je ne connais pas le Fantasia de 1940, ni ne suis un fan de musique classique, et bien j'ai aimé ce que j'ai vu, car c'est clairement, à notre époque, de l'animation expérimentale comme Disney n'en ferait plus, mélangeant du dessin style années 1940, comme le sketch où un jeune ouvrier part au travail avec une dominante de couleur ocre, en passant par des images de synthèses ou même de l'abstrait, avec le premier morceau qui montre un vol de baleines. De plus, c'est assez court, avec des intermèdes instructifs, et des artistes habillés sur leur 31 comme si nous étions conviés à une soirée à l'opéra. D'ailleurs, la mise en scène est assez intelligente, respectueuse de l'idée de Walt Disney à savoir montrer à la gauche de l'écran les animateurs et à droite l'orchestre, le tout pour donner des scènes souvent impressionnantes.
Si Fantasia 2000 n'a pas marqué les esprits, en dépit de moyens considérables qu'on voit à l'écran, il fait partie de cette part d'audace que Disney ne conserve que trop rarement, car elle avait aussi l'impulsion de ce génie qui était Roy Disney.