____________________________________AVERTISSEMENT__________________________
Je ne m'apprête pas à critiquer Fantasia 2000 lui-même ici. En effet, à l'exception de Rhapsody in blue que j'ai beaucoup apprécié, le film ne m'a globalement pas marqué (et oui. désolée Donald mais même si je t'adore, je trouve que ton segment n'est pas génial).
Il n'y a que le segment Le Petit Soldat de Plomb que j'ai vraiment beaucoup aimé et c'est donc uniquement de lui que je vais parler ici
Si vous le voir avant de lire cette critique, je vous laisse le lien du segment ici
https://youtu.be/gFanayBhyeA?t=76
Fin de la parenthèse.
__________________________________________________________________________________________________
Entre La Petite Sirène, La Petite Fille Aux Allumettes ou encore La Reine des Neiges (toutefois adapté très librement et délivrement), Disney semble être un grand fan d'Andersen. La chose est pratiquement confirmée par l'adaptation en court-métrage du conte Le Stoïque Soldat de Plomb devenu Le Petit Soldat de Plomb.
Etrangement, les aspects de ce court-métrage sont bien plus respectueux du conte original que celui de Paul Grimault appelé Le Petit Soldat alors que Disney est pourtant connu pour être le Roi de l'infidélité aux récits originaux.
Le soldat est resté unijambiste, la danseuse en restée une, l'histoire se déroule majoritairement dans une chambre d'enfant tout comme dans le conte d'Andersen.
Tout comme La Bergère et le Ramoneur du même auteur, nous avons deux jouets amoureux mais dont la passion est mise en péril par un vil rival. Là où dans La Bergère et le Ramoneur, ce sont deux figurines de porcelaine face à un vil vieillard également en porcelaine, dans Le Stoïque Soldat de Plomb, il s'agit du personnage éponyme et d'une danseuse, de papier ou de porcelaine selon les traductions du conte, face à un vil diable-en-boîte.
Puisqu'on parle du design des personnages, parlons maintenant de l'animation. Le court-métrage a choisit de faire un mélange 2D-3D assez joli. Ce qui renforce le fait que nos personnages ne sont pas "vivants" mais de simples jouets; en particulier la danseuse semblant avoir la peau d'une véritable poupée. Malgré quelques ratés comme les mains du petit soldat ressemblant trop à des brioches, les personnages sont esthétiquement réussis, jolis et expressifs. En particulier le diable-en-boîte dont on apprécie chaque moment de colère jouissifs et de "m'as-tu-vu" hilarants.
Mais que seraient des personnages sans une bonne histoire? Comparons celle du court-métrage au conte d'Andersen. Autant le dire tout de suite, nous n'avons pas le stoïcisme du conte original où les personnages restent immobiles pendant une bonne partie de l'histoire. Cependant, est-ce que ce choix rend Le Petit Soldat de Plomb fade et est-ce une trahison du conte d'Andersen? Selon mon point de vue, il était nécessaire de renoncer à cette immobilité et faire bouger les personnages car ce qui marche sur le papier ne marche pas forcément à l'écran. D'autant plus que cela crée une jolie alchimie dynamique entre nos deux personnages allant jusqu'au flirt discret plutôt que de les laisser juste se foudroyer du regard durant une bonne partie de l'histoire.
Le reste de la narration est, quant à lui, assez fidèle au conte:
le voyage en bateau dans les égouts, les rats, les poissons...
et s'apprécie qu'on connaisse le conte d'Andersen ou pas.
Par contre, un léger-mini-mais-pourtant-si-crucial-petit-détail: LA FIN ORIGINALE N'EST PAS RESPECTEE!
Dans ce court-métrage, ce ne sont pas le soldat et la danseuse qui finissent brûlés dans un feu de cheminée mais le diable-en-boîte lui-même.
Certes, on parle de Disney, les studios habitués aux happy-ends qui n'ont pas tué Ariel dans La Petite Sirène. Cependant, ces mêmes studios ont respecté la fin originale de La Petite Fille Aux Allumettes dans le court-métrage du même nom. S'ils ont été fidèles à un matériau de base au moins une fois pourquoi ne pas l'avoir été cette fois-là?
En dehors de l'animation, la narration et personnages, on peut être admiratifs du choix de musique s'appropriant bien le conte alors qu'à la base, elle n'était pas du tout faite pour être narrative.
Le Concerto de Piano n°2 de Shostakovich colle parfaitement au court-métrage allant comme un gant aux émotions des personnages que ce soit durant les moments joyeux, dramatiques et même calmes.
De plus, il colle parfaitement à l'ambiance dite conte de fée de par ses notes mêlant le fantasque et la fureur.
A voir!