Ça fesait bien longtemps que le cinéma français ne nous avait pas offert une aussi belle surprise... sur grand écran. C’est simple, 10 minutes de Farang captivent infiniment plus que les 2 heures 20 d’Indiana Jones 5... faut juste pas se tromper de salle.
Farang, c’est l’occidental qui essaye de se refaire en Thailande, il a fuit la France et fondé une famille... mais évidemment son passé le rattrape, sinon il n’y aurait pas d’histoire. Farang c’est Sam, Nassim Lyes, premier grand rôle au cinéma, qui défonce l’écran. Sorte de mix improbable entre Iko Uwais et Jean-Claude Van Damme jeune. Il suffit de le regarder pour comprendre que ça ne va vraiment pas le faire, que tout ça va faire mal... et mal finir. Bref, la fatalité incarnée.
Les cinéphages avertis le savent, Xavier Gens (réal) n’est pas n’importe qui, Frontière(s), The Divide et Cold Skin, c’était lui. Farang cumule au moins trois bonnes influences, et pas des moindre. D’abord celle du mentor, Gareth Evans (The Raid) pour lequel il a réalisé quelques épisodes de sa série Gangs of London (un Must absolu). Les Mo Brothers Timo Tjahjanto et Kimo Stamboel (Headshot) pour qui leurs combats à l’arme blanche ne sont clairement pas tombées dans l’oreille d’un sourd, ni d’un manche... Attention, ça tranche pour de bon. Enfin Nicholas Winding Refn (Only God Forgives où on retrouve l’acteur Vithaya Pansringarm) pour qui Bangkok, boxe thaïlandaise et trafic de drogue riment avec implosion mortelle.
Bien sûr le cinéma de Xavier Gens est beaucoup moins virtuose ou esthétisant (il n’y a pas cette dilatation du temps comme chez Evans ou Refn) il est mené tambour battant, avec parfois des maladresses... mais il est avant tout sensoriel et bien vivant. Welldone !
Dommage que ça ne dure pas une heure de plus.