See you in another life.

Furious 7 est la parfaite fin à une parfaite saga, bon non en fait mon introduction aurait été plus drôle s'il était possible de barrer les mots dans la mise en forme de la critique. Ok, ça n'aurait pas été drôle, et puis je divague déjà. La saga Fast & Furious est une saga particulière pour moi, je l'ai évité pendant très longtemps car j'avais d'énormes préjugés dessus, ça parle de tuning, Vin Diesel en est la star, il y a des femmes en petites tenues de partout, tous ces éléments ne me donnaient guère envie, Paul Walker avait l'air bien sympathique par contre, j'avais d'ailleurs été très touché par sa mort, bien que je ne connaissais pas le monsieur, il avait l'air d'être quelqu'un de simple et ayant les pieds sur terre, aussi j'adore The Rock, mais tout cela n'avait pas suffit à me lancer dans une saga déjà conséquente, et aux critiques pas forcément glorieuses.

Puis je me suis lancé il y a quelques jours, inutile de dire que sur les 4 premiers films, ce n'est pas la joie, à part Paul Walker qui en plus d'être très bien foutu physiquement, il campe un personnage ultra attachant, le seul auquel il est réellement possible de s'identifier, mais à part ça, la saga méritait bien ces critiques, bien que pour moi c'est l'exemple même du plaisir coupable, c'est mauvais, mais extrêmement divertissant. Puis il y a eu Fast Five, qui est venu tout bouleverser, avec The Rock en addition de luxe au casting, la saga est passée dans une autre dimension, de plaisir coupable difficile à assumer (sauf pour moi, j'assume tous mes goûts, même les plus mauvais), Fast & Furious est devenu une quasi référence dans le domaine du film d'action sans complexe.

C'est donc avec de fortes attentes que je suis allé voir le film, et quand je parle de fortes attentes, je ne m'attendais pas à voir un film d'une profondeur digne de Solaris évidemment, mais je m'attendais cependant à ce que la saga continue sur sa lignée, et c'est ce que ce septième volet a parfaitement réussi à faire. Voilà un film qui pète de partout, avec des cascades encore plus surréalistes, et un viol sans pitié des lois de la physique, mais c'est ça qui est bon, on ne s'ennuie pas une seconde. En revanche, je suis forcé d'admettre que la saga est arrivée au maximum de ses capacités de surenchère dans ce volet, à moins de déporter l'action du 8ème volet sur la lune, il sera dur de faire plus puissant que l'attaque du bus, la traversée des grattes ciels, et le drone en plein Los Angeles. Rien que durant ce film je me suis dis qu'ils en faisaient trop, alors vu qu'il y aura malheureusement un 8ème volet, il faut espérer que la saga saura se renouveler de la même façon qu'avec Fast Five.

Ma plus grosse déception est certainement la présence minimaliste de notre ami Rocky, présent au début pour délivrer un Rock Bottom à Statham, présent à la fin pour, enfin vous verrez quoi, c'est dommage car il était à mes yeux la plus grande attraction du 6ème film. Heureusement, les autres acteurs arrivent à tenir la baraque, et apparemment je suis bigleux puisque je n'ai pas trop remarqué le CGI Walker, dont la présence est plutôt réduite dans ce film, de façon évidente.

Spoilers de la dernière scène:
Et c'était là "l'attraction" du film si j'ose dire, le dernier film de Paul Walker, malheureusement décédé avant d'avoir pu compléter le tournage du film, et remplacer numériquement par ses frères. Le scénario du film avait ainsi été modifié afin d'intégrer cet élément tragique, mais pas question de faire mourir ce personnage emblématique, ça n'aurait pas été correct, non, ici il finit en paix. D'ailleurs cette scène ce n'est plus Fast & Furious per se, ce ne sont plus les Roman, Tej, Letty et Dominic, ce sont les Tyrese, Chris, Michelle et Mark qui regardent une dernière fois leur ami disparu. On sent clairement que le film est fini depuis un moment, mais l'hommage continu tandis que Vin Diesel part en voiture, sans un au revoir, s'arrête à un croisement, délivrant un monologue des plus touchants. Il est rejoint par son ami, pas un mot entre les deux, juste un échange de regards, d'ailleurs j'ai du mal à déterminer s'il s'agissait d'une incrustation CGI ou bien d'une récupération d'anciennes images, mais ce dernier regard m'a marqué tant il est fantomatique, il sourit, mais il est déjà parti. Tout se finit lorsque Paul et Vin, après une dernière virée en voiture, plus paisible qu'à l'accoutumée, comme profitant de ce dernier instant ensemble, prennent chacun un chemin différent, comme un symbole. Inutile de vous dire que cette scène m'a terrassé, par sa perfection, sa simplicité, son émotion palpable, je crois qu'on ne pouvait rendre plus bel hommage à Paul Walker, le seul problème dans l'histoire c'est que j'ai dû attendre que la salle soit quasiment vide pour sortir, histoire de ne pas perdre la face, même si j'entendais quelques uns de mes voisins renifler eux aussi.

I used to say I live my life a quarter mile at a time and I think that's why we were brothers- because you did, too. No matter where you are, whether it's a quarter mile away or half way across the world. The most important thing in life, will always be the people in this room. Salute mi familia. You'll always be with me... And you'll always be my brother.

Bref, le film c'est du Fast & Furious, si vous n'avez pas aimé le 5 et le 6, ne vous attendez pas à un miracle, dans le cas contraire, le déception pourra être présente, mais au final tout ce qu'il est possible de retenir de ce film, pour moi en tout cas, c'est son final, lettre d'amour sincère envers un homme qui nous a quitté trop tôt.