J'ai sûrement été un peu sévère dans ma note de 4/10.
J'avoue que, comparé à la moyenne des comédies françaises, "Fastlife" n'est pas honteux du tout. Il vaut largement un "Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu" par exemple, en tous cas en termes d'humour.
Seulement, pour avoir vu Thomas Ngijol dans "Case départ" et "Le crocodile de Botswanga" mais surtout sur scène (je n'ai tout simplement jamais autant ri de ma vie), je sais de quoi le mec est capable. Je connais son potentiel comique.
Or, là, tout a l'air "vite fait". Une impression de bâclé se dégage de l'ensemble. Le scénario ressemble à un copié/collé des histoires de sportifs loosers égocentriques et cons comme leurs pieds dont Will Ferrell s'est fait le spécialiste aux Etats-Unis ("Ricky Bobby", "Les rois du patin", "Semi Pro" ou encore la géniale série "Kenny Powers" dont il est le producteur). Bien sûr, c'est assez différent dans l'ambiance et dans les vannes, l'humour de Ngijol étant bien français, avec notamment beaucoup d'allusions à l'actualité hexagonale récente. Le film est d'ailleurs tellement ancré dans l'époque actuelle qu'il risque de ne pas supporter l'épreuve du temps, ou en tous cas de laisser sur le côté une bonne partie du public (contrairement aux films avec Fabrice Eboué qui étaient plutôt transgénérationnels). Mon voisin de gauche dans la salle (un quinquagénaire) a passé son temps à soupirer d'ennui quand les moins de 20 ans avaient, quant à eux, l'air de bien apprécier. Si quelques gags sont réellement hilarants, grâce à des dialogues pas mauvais et surtout à des acteurs à fond dans leur rôle (comme un Olivier Marchal surprenant en riche producteur de poulet excité et fan de rock), on regrettera les nombreuses longueurs où on ne rit pas du tout, souvent dans des scènes visant à approfondir la psychologie des personnages, en vain. Le rythme n'est pourtant pas mauvais et la critique de l'époque est plutôt bien vue. La dictature du superficiel, du look et de l'argent, la critique du sport-business, la caricature du rap, etc sont assez justes (même si on a du mal à comprendre en quoi le rap de Franklin est plus mauvais que celui de Kaaris, lol) mais ça manque de vrais moments de folie et d'idées réellement efficaces. En fait, là où pêche le scénario, c'est surtout dans le manque d'évolution du personnage de Franklin (NGijol). C'est sans doute un parti pris mais, contrairement aux films de Ferrell où l'on assiste à l'ascension du personnage avant de voir sa chute puis son grand retour, là on ne voit qu'un personnage de gros naze qui n'en finit jamais de s'enfoncer. Heureusement, la fin est réussie. On aurait juste aimé rire plus en attendant... Beaucoup plus. Reste un acteur qui se révèle de plus en plus doué dans son jeu (les séquences "émotion" de "Case Départ" n'étaient pas une réussite, là, NGijol est réellement convaincant, surtout dans les scènes de couple avec Karole Rocher). Mais, niveau scénario et réalisation, il y a encore du boulot pour nous livrer un vrai film à la hauteur de son talent comique.
Meuk-Meuk
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le 24 juil. 2014

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Meuk Meuk

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