Murnau adapte le célèbre conte de Faust, qui a le mérite d’être universel. Cette histoire de savant signant un pacte avec le diable pour acquérir pouvoirs & connaissances est intemporelle, et on la retrouve encore régulièrement à travers moult récits. Mais surtout, c’est un film expressionniste qui en envoie !
Tout le premier tiers est complètement dingue. Avec ces imageries indéniablement soignées, inspirées de la peinture, qui nous immergent dans cette ambiance de conte féérique et frénétique (ce plan de l’ombre de Mephisto sur la ville !). Effets visuels ou de mise en scène, éclairages, décors, costumes, maquettes : on est vraiment pris dans cet univers, et dans cette leçon aussi religieuse que morale.
Pour pinailler, je dirai que le film accuse d’un petit coup de mou dans son acte central. Murnau utilise une ellipse pour évoquer toute la débauche de Faust, passant directement de la signature du pacte définitif à un Faust qui s’ennuie déjà, ce qui est un peu dommage (afin d’éviter la censure ?). Tandis que l’intrigue romantique n’est pas hyper palpitante, surtout au regard du reste.
Heureusement, le film s’enflamme à nouveau dans le dernier tiers. Où l’on retrouve une intrigue très forte et une mise en scène qui en jette.
De l’expressionnisme allemand à son paroxysme !