Si Woody Allen a son Manhattan, en noir et blanc, simple et poétique, Fellini a ici son Roma, et je dirai qu'elle est l'exacte contraire : Colorée, bruyante, brouillon, et presque apocalyptique par moments.
Fragmenté entre souvenirs et reportages documentaires, ce n'est, une fois de plus pas la Rome des cartes postale que nous présente le Maestro, c'est Sa Rome, avec tout les clichés, (largement surfaits) qui sont propres au réalisateur italien : il s'en amuse même, lorsque dans une partie "reportage", il se fait interviewer par des étudiants : "Montrerez vous Rome objectivement, avec ses problèmes… […] on en a marre de toujours voir la Rome souillon, grassouillette et maternelle" ce à quoi répond le Maitre : "Je crois qu'on ne fait bien seulement ce qu'on sent"...
Eh oui, ici, toujours encore les Romaines bien charpentées qu'il affectionne, les souvenirs nostalgiques et ironiques de sa jeunesse, sa vision de la ville, ses interrogations…
Même si a mon sens, le film n'a pas la saveur de Manhattan, il mérite malgré tout d'être vu.