Faussement sulfureux, cet énième thriller de Brian DePalma est doté d'un titre original en français mais constitue une fois de plus un catalogue des obsessions stylistiques et scénaristiques du célèbre metteur en scène : dualité entre réalité et illusion, thème du double, voyeurisme et sensualité exacerbée, tics de mise en scène tels que split-screens, flashbacks, etc...
Au delà de sa dimension formelle maniérée, "Femme fatale" s'avère un sympathique divertissement, qui comme son nom l'indique se déroule en France, entre le Palais des Festivals à Cannes (cadre hautement cinématographique) et certains quartiers de Paris. D'ailleurs certains comédiens français participent à l'aventure, à l'instar de Thierry Frémont, Eva Darlan ou Edouard Montoute.
La distribution internationale s'articule autour de l'ancien mannequin Rebecca Romijn-Stamos, qui décroche là le rôle le plus marquant de sa carrière d'actrice, secondée par Antonio Banderas, Peter Coyote ou encore Eriq Ebouaney.
Globalement, l'interprétation ne constitue pas l'un des meilleurs atouts de "Femme fatale", loin s'en faut.
Si le film de DePalma prend de la hauteur, c'est surtout en raison de son scénario solide et particulièrement retors, avec des révélations progressivement distillées, jusqu'à ce twist final un peu artificiel mais sacrément éblouissant, à l'image de cette scène d'anthologie filmée au ralenti.
Au final, les détracteurs de DePalma ne changeront sans doute pas de point de vue, et les autres passeront probablement un bon moment.