Ce film est un bijou, rarement dialogues ont été aussi parfaits. Durant plus d'une heure et demie, ça défile à toute allure, c'est drôle et subtil. En fait, je suis dur, tout est parfait : les décors, le scénario, le moindre huitième rôle, la mise en scène, les running gags en pagaille.
Et deux révélations, James Stewart et Marlene Dietrich. Ben ouais, j'ai vu des dizaines de films avec eux, et leurs plus célèbres a priori. Et pourtant.
James Stewart est hallucinant, dans un de ses meilleurs rôles, et ce n'est pas ce qui manque chez lui les meilleurs rôles. Aidé en cela par un personnage excellemment écrit : un shérif adjoint gros balèze de la gâchette qui troc le flingue contre la parlotte et qui passe du coup pour le pied tendre de service. Un Jimmy à pile et face. Il arrive à conjuguer ses côtés benêt et dur à cuir. C'est simple, ce film est un mix entre Lubitsch et Anthony Mann !
Et Marlene, ah Marlene. Je n'ai jamais été un grand fan, je ne sais pas son côté travelo teuton, ça m'a toujours un peu coupé. Mais là, je suis presque amoureux : elle alterne érotisme (quand elle se bat toute trempée contre une autre femme ou quand elle balance, folle de rage, dix objets à la seconde à la face de Jimmy) et romantisme (elle l'aime vraiment Jimmy je vous jure !, et ce baiser d'adieu, j'en ai eu la larme à l'oeil).
Moi qui allais à la Cinémathèque pour me taper un simple western de tâcheron juste pour échapper à la foule du 31 décembre, je me suis retrouvé devant un film merveilleux dans une salle plus que remplie à ras bord. Je ne vous parle pas de mes deux petits camarades qui ne savaient même pas qu'ils allaient voir un western.
PS : Un film d'une heure et demie qui donne l'agréable impression de durer trois heures, c'est rare.