Tout comme pour "Vertigo" (à un degré moindre), autre "immense" classique d'Hitchcock tourné dans les années 50, je reste perplexe devant les critiques dithyrambiques décernées à "Rear Window")...
Il faut bien dissocier la mise en scène, magistrale, et le déroulement du récit, lent et sans surprise.
Le célèbre réalisateur britannique réussit certes un tour de force avec ce huis-clos, dans lequel il parvient à donner vie à cette arrière-cour entièrement reconstituée en studio (une trentaine d'appartements!) par le biais de voisins hétéroclites symbolisant tout un pan de la société américaine.
Hitchcock délivre ainsi une mise en scène de premier plan, parfaitement soulignée par la superbe photo de Robert Burks.
En revanche, le scénario de "Rear Window" est une vraie déception : une intrigue linéaire sans surprise, un dénouement bâclé, aucun coup de théâtre, quelle déception de la part du Maître du suspense!
Ajoutez à cela une musique jazzy un peu envahissante, un James Stewart dont le personnage ne m'est pas apparu très attachant, une durée excessive, et vous comprendrez qu'à mes yeux on est loin du chef d'œuvre tant célébré.
Heureusement que Grace Kelly est alors au sommet de sa beauté, son charme discret apportant une vraie plus-value (à l'image de la dernière séquence, lorsqu'elle dissimule son magazine avec un sourire mutin).