Le locataire
Comme un certain nombre de réalisateurs de sa génération, John Schlesinger aborde l'ultime décennie de sa carrière avec des ambitions revues à la baisse, à l'image de ce petit divertissement...
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le 22 nov. 2020
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Comme un certain nombre de réalisateurs de sa génération, John Schlesinger aborde l'ultime décennie de sa carrière avec des ambitions revues à la baisse, à l'image de ce petit divertissement s'inscrivant dans la vague de thrillers domestiques qui pullulent à l'époque ("La nurse", "JF partagerait appartement", "La main sur le berceau"...).
Le personnage de psychopathe a la cote à Hollywood en ces early nineties, et en prime il investit le quotidien des américains, au lieu de rester tranquillement dans son coin à trucider des putes ou des marginaux.
Dans "Pacific Heights", du nom d'un célèbre quartier de San Francisco que l'on n'apercevra guère malheureusement, c'est Michael Keaton qui s'y colle, incarnant un odieux locataire s'incrustant dans l'appartement d'un gentil petit couple, avec des intentions plus que suspectes.
Intelligemment, John Schlesinger ne s'éternise pas en préliminaires, le récit est vite lancé, et la mécanique narrative se révèle efficace : on s'identifie aux héros grugés, on compatit face aux galères qui s'accumulent, tout en s'interrogeant sur les motivations du méchant.
Certes, on note bien quelques invraisemblances, mais après tout ce ne serait pas la première aberration de la justice américaine.
Non, ce qui plombe un peu le film, c'est le personnage de Mathew Modine, qui se révèle con comme un balai, tombant dans tous les pièges avec une constance édifiante.
Puis Schlesinger semble un peu le cul entre deux chaises : s'efforçant de proposer une tonalité réaliste durant la première partie, et basculant soudain dans les excès et le spectaculaire, à l'image de cette bagarre résolument too much, au cours de laquelle les deux hommes traversent carrément une baie vitrée!
"Pacific Heights" est donc un thriller assez moyen, mais durant lequel on ne s'ennuie pas une minute (d'où ma note généreuse), grâce à un bon rythme et une durée adaptée (à peine plus d'1H30).
Schlesinger nous offre au passage le petit plaisir de croiser dans le même film Tippi Hedren (dans un petit rôle muet) et sa fille Melanie Griffith (pas très sexy cela dit, dans son informe jean bleu clair, le teint rose comme un cochon de lait).
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le 22 nov. 2020
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