Cédric Kahn, je ne suis pas inconditionnel, mais celui-ci a le mérite d'avoir souvent de bons sujets, qu'il traite correctement. Ici, il s'attaque au thème préféré du cinéma français : la famille, mais avec la promesse d'une approche différente, comme le suggérait une bande-annonce plutôt réussie. C'est d'ailleurs l'impression qui est donnée dans le premier tiers, offrant un ton, des situations que l'on voit assez peu dans ce registre, doublé d'un discours intéressant sur la question de la fiction et du réel, incarné par cette pièce de théâtre « enfantine » et le « documentaire » réalisé par l'un des fils, la présence de plusieurs acteurs doués (Emmanuelle Bercot et Vincent Macaigne se démarquent particulièrement) nous laissant de beaux espoirs pour la suite.
Seulement, il faut parfois vraiment désespérer de nos auteurs tant la suite n'est pas loin du marasme. Ce qui était alors seulement palpable devient évident : nous sommes dans une logique très bobo, friquée, se complaisant dans l'entre-soi et ses problèmes d'un intérêt fort mineur. Beaucoup de cris, de conflits, souvent vains, Kahn ne semblant plus rien avoir à raconter au point de ne même pas se donner la peine de conclure. C'est creux, bavard, pas toujours fluide, éclairé seulement par quelques inspirations évitant de sombrer totalement, celles d'y intégrer les belles chansons de Marcel Mouloudji et Françoise Hardy en faisant clairement partie. Dommage, les intentions semblaient bonnes. Mais tant que notre cinéma hexagonal restera dans cette état d'esprit petit bourgeois autocentré, celui-ci aura beaucoup de mal à avoir un réel intérêt, malgré une méchanceté clairement plus présente que de coutume. Dispensable...