C'est l'histoire d'une fille indépendante, libre et honnête, qui mène sa vie avec gourmandise et bravoure. Au cœur d'un récit presque à la première personne, Alice navigue au long cours.
Mécanicienne de cargo, elle cloisonne deux existences, la vie en mer, l'autre à terre, un homme ici, un autre là, un autre ailleurs. Multiples voyages, récit d'apprentissage de vie de femme dans un monde masculin, plongée immersive dans le monde marin, le premier long métrage de Lucie Borleteau est solidement construit.
Mais à trop vouloir bien faire, la cinéaste se borde trop. Si la mise en scène est rigoureuse, elle se laisse peu de marges de manœuvres et, quand elle s'en accorde, s'embarrasse de scènes intimes et sexuelles maladroites et bien souvent inutiles.
On se laisse cependant porter, bercer même, par la lumineuse Ariane Labed, dont la cinégénie et l'énergie nous embarquent. Secondée par le toujours charmant Melvil Poupaud [impeccable en presque vieux beau], le touchant Anders Danielsen Lie [découvert dans Oslo 31 août] et bien d'autres, elle illumine un premier film imparfait mais prometteur.