Je suis le coeur brisé de Jack.
Un jour, j'ai découvert le cinéma, cet outil merveilleux ou une pellicule était projeté sur une grande toile blanche, dans une salle obscure. Et puis un jour, j'ai découvert le Cinéma. Ce jour là, j'ai vu Fight Club. Je l'ai vu en DVD. Je vois déjà pleins parmi vous me huer, me dire que j'en zappe plein, que Fight Club est ceci, cela. Je m'en moque. Plus je vois ce film, et plus je l'aime, le chéri et plus je m'y retrouve. Fight Club est un grand labyrinthe, aux sorties multiples qui ne débouchent finalement que sur d'autre labyrinthes. Fight Club au premier degré, c'est la violence gratuite, la terreur, le sang et l'immoralité incarnée, Fight Club est un film mauvais, surement banni par le Vatican, Fight Club n'apprend rien et se révèle tout juste destructeur, sans finesse, remplis d'hommes sans cervelles prêt à se soumettre à celui qui gueule/cogne le plus fort. Fight Club au deuxième degré, c'est une critique virulente de la consommation à outrance, du conformisme, des codes que la société, l'idée de suivre le troupeau, d'être figurant de sa vie, d'être aliéné et esclave du système, tout ce que Tyler, justement fabricant de savon, veut laver à jamais. Mais derrière tout ce machisme apparent, cette surdose de testostérone, Fight Club, c'est peut être le plus beau film d'amour de tous les temps. Un individu quelconque qui s'efface au profit d'un alter-ego puissant, viril, qui baise comme un Dieu, leader né et stratège affirmé, tout ça pour charmer un femme complètement cinglée, qui s'habille en volant des vêtements dans des laveries et prend de l'ecta comme on mange des smarties. Mais avant de conquérir le coeur de sa belle, l'individu doit passer au dessus de tout ça, au dessus de celui que la société lui impose d'être, au dessus de l'aliénation de son travail, et au dessus de la société tout court, qu'il n'aura pas d'autre choix que de faire effondrer sur du Where Is My Mind. Le film nous rapelle, dans une séquence finale pseudo-subliminale, que Tyler sera toujours là, bien caché, à peine percréptible, mais toujours aussi puissant et désarmant qu'un phallus en image subliminale, et qu'il sommeille en chacun de nous. Tyler, pas le phallus, enfin, quoi que? Faut voir avec Freud.