Final Fantasy : Les Créatures de l'esprit par Voracinéphile
Le moins qu’on puisse dire de Final Fantasy est que les développeurs de cet animé ambitieux ont bien fait les choses. Des années avant Appleseed, et loin devant Ghost in the shell 2 sorti trois ans plus tard, Final Fantasy est une révolution technique de son temps (perceptible aujourd’hui par son absence de vieillissement). La qualité graphique est telle que le film traverse le poids des années sans se rider. Un signe évident de ses qualités techniques, illustrant un scénario possédant de notables originalités. La nature des extra terrestres est la plus grosse, et malgré le ridicule potentiel d’une telle révélation, le film parvient à garder sa cohérence et à aller au bout de ses ambitions. Misant à la fois sur un concept d’invasion extraterrestre, capable d’arracher des âmes en traversant simplement le corps des vivants et de les infecter par contact, le danger est suffisamment imposant pour maintenir l’attention du spectateur, qui pourra dès lors profiter des petites subtilités développées par le script (détecteurs d’entités, scènes d’action efficaces, travelling spatiaux…). Un certain sens du rythme et un certain mystère bien cultivé font de Final Fantasy un honnête divertissement de SF Fantastique, exploitant correctement l’univers qu’il a planté dans son introduction. Malheureusement, les petites obsessions japonaises sont également présentes, sous la forme ici d’une théorie de force planétaire naturelle appelée GAIA défendue par des scientifiques renommés. Final fantasy, dans l’idéologie, se résume surtout à l’affrontement entre militaires bornés désireux de détruire la menace à coup de pisto-laser et scientifiques écolos soucieux de régler le problème en respectant l’intégrité de la planète. Des préoccupations écologiques assez gentilles, qui ralentissent un peu le rythme de la narration et viennent annoncer l’acte final faisant intervenir des forces à l’échelle cosmique. Question palette sentimentale, le film se révèle toujours un peu limité, mais reste globalement fonctionnel (l’idylle entre notre accorte scientifique en blouse moulante et notre capitaine militaire au visage héroïque), handicapé seulement par moments (notamment quand nos personnages se mettent à parler métaphysique). Reste que les intentions honnête, un script de belle ampleur (une apocalypse tout à fait crédible, aidée par de gigantesques décors) et l’incroyable finition technique de son époque contribuent à faire de Final Fantasy une date de l’animation japonaise. A l’exception de son titre ayant induit en erreur une bonne part de son public…