Quand le buisson s'est retrouvé élagué....

Quand le buisson s'est retrouvé élagué....

Comment faire pour ne pas perdre la tête ?

C'est le cinquième plus grand succès de Jacques Deray, lyonnais de naissance (1929-2003) et de son vrai nom Desrayaud ....d'une longue liste de vingt-six réalisations de 1960 à 1994, dont "Le Marginal" avec Belmondo s'est installé à la première place...

Ici sa treizième réalisation où on trouve déjà en 1975 un de ses "dadas" de prédilection : une croisade contre les sévices policiers...

Ici, c'est l'inspecteur Darros (superbe Denis Lanuel comme son "noeud pap" qui se fait éreinter... "à imiter les méthodes de vermines, on se positionne encore en-dessous d'elles"

Deray, vice-président de l'Institut Lumière jusqu'à sa mort, fut un spécialiste du polar : un prix de cinéma fut même créé en 2005, portant son nom pour lui rendre hommage, et récompensant le meilleur film policier français de l'année ...

"Flic Story", le titre du titre, n'avais pas trop séduit les foules de l'époque, mais c'était l'appellation éponyme du bouquin de l'inspecteur Borniche. sur ses arrestation célèbres.. C'était l'époque où les flics illustres accédaient au vedettariat public, et l'inspecteur s'affirmait fort de cinq- cent soixante-sept arrestations (un record) et vingt-huit livres écrits... selon ses affirmations)

L'aventure se caractérise par la chasse à l'homme d'Emile Buisson, trente six meurtres à son actif qui prenait plaisir à afficher des policiers sur son tableau de chasse...

Tel Lucky Luke, il tirait plus vite que son ombre, ne dédaignant pas non plus tuer des complices l'ayant balancé, où pouvant aider à retrouver sa trace... Il était toujours porteur à la ceinture d'une grenade au cas où... S'étant évadé, l'assassin fut l'objet d'une chasse à l'homme objet d'une rivalité policière avec la Préfecture,mais c'est Borniche qui l'arrêta sans versement de sang...

Trop audacieux, Buisson avait eu à faire à plus fort que lui... Il fut décapité en 1956, le président René Coty ayant refusé sa grâce...

Superbe scénario en puissance dont Alphonse Boudard tira le maximum : on lui doit probablement ce dialogue où Borniche rend visite à un des truands blessés (André Pousse) associé à la bande Buisson et en convalescence à la prison de l'infirmerie qui taquine : "Faut se soigner sinon tu vas t'arracher à notre affection..."

Le casting est une des plus grandes qualités de ce film avec nombre de pointures du grand écran, bien que la partie féminine eut été perfectible...

La production voulait que Belmondo joue le rôle du mauvais garçon, mais Delon préféra jouer celui de Borniche. Buisson fut finalement joué par un Trintignant plus vrai que nature...

Cerise sur la gâteau : la musique était de Claude Bolling, réputé à cette époque...

Un excellent film avec toutes les ficelles faisant le succès du genre : courses poursuites, cascades, suspenses : tirera, tirera pas ?

Le public fut au rendes-vous : 1 970 875 spectateurs et une sixième place parmi les quarante et un films millionnaires en entrées cette année-là ! Deray aura mis en scène neuf fois Delon...

Le film a été restauré en 2021... Un grand classique du polar !

Il semblerait que Françoise Dorner soit la seule survivante de cette distribution en 2024 ? Lira-t-elle ces lignes ?

Arte le 05.02.2024- 12.02.2024-18.02.2024-