« Flight » est sorti dans les salles françaises le treize février dernier. C’est en découvrant sa bande-annonce que j’avais intrigué par cet opus. Je l’avais trouvé bien construite. J’étais pris dans l’histoire et étais vraiment curieux d’en connaitre toutes les arcanes. La présence de Denzel Washington dans le rôle principal ne gâchait rien au plaisir espéré. D’une durée bien supérieure à deux heures, ce film est réalisé par Robert Zemeckis à qui on doit « Retour vers le futur », « Qui veut la peau de Roger Rabbit ? », « Forrest Gump » ou encore « Seul au monde ». L’affiche nous présente une partie du casting avec la présence de Don Cheadle, Kelly Reilly ou encore John Goodman. Avant de débuter réellement ma critique, je tiens à préciser que cet opus était accompagné dans les cinémas d’un avertissement précisant que des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
L’histoire est construite autour du personnage de Whip Whitaker. Il est un pilote expérimenté dont on suit le miraculeux sauvetage qu’il opère en faisant atterrir dans des conditions extrêmes un avion. Il est donc perçu comme un héros. Mais l’enquête gratte un petit peu trop dans le passé du protagoniste principal. Des interrogations se posent quant à la sobriété ou non de Whip au moment de démarrer le vol. Ce dernier se trouve donc au centre d’une attention médiatique et juridique qui le fait sombrer dans un état inquiétant dont la charmante Nicole essaie de le faire sortir…
La première scène du film est très réussie. On découvre Whip dans une chambre d’hôtel : clopes, drogue, alcool et une jolie femme nue… Ce n’est pas une prostituée, c’est une hôtesse de l’air. Ils ne sont pas en avance. Leur vol les attend. Je suis déjà immergé aux côtés du héros. Une fois installé dans le cockpit, le spectateur devine rapidement que le pilote n’est pas au sommet de sa forme. Une fois en l’air, les soucis s’enchainent. L’avion accumule les pannes. L’issue apparait irrémédiable. La caméra ne quitte jamais le cockpit et offre une des meilleures scènes d’action de ses dernières années. Pendant toute la durée du crash, j’étais collé à mon siège. L’intensité est extrême, les émotions sont intenses. Cet instant est la preuve que la 3D ne remplacera jamais le talent de réalisation quand il s’agit de faire ressentir des choses. Le spectateur n’ose plus respirer tant la tension est forte. Quand l’avion atterrit tant bien que mal, j’ai pu sentir toute la salle reprendre sa respiration d’un même souffle. Pour résumer, ça envoie !
Commence alors une seconde partie moins riche en action mais pas moins intéressante. De notre point de vue, Whip est un héros. Il a réalisé un exploit et sauver des centaines de passagers. Mais la justice est telle qu’elle ne pense qu’aux six victimes. Une enquête se met en place. Le spectateur connait la culpabilité de l’accusé. Il s’est drogué et a picolé sous nos yeux. Les sentiments sont complexes. L’empathie à l’égard du héros est évidente. Son acte héroïque couplé à sa fragilité certaine fait que je souhaite ardemment son bonheur. Néanmoins, accepterai-je de prendre l’avion en sachant que le pilote s’est murgé ou a pris un rail de coke quelques heures avant ? Voilà le débat qui accompagne la narration jusqu’au dénouement…
Certaines critiques mettent en avant la présence excessive de Dieu tout au long de l’histoire. Ils regrettent cet aspect qui, de leur point de vue, rend le film trop politiquement correct et américain. Je ne partage pas nécessairement cet avis radical. Il est évident que le thème de la rédemption est présent. Cela fait partie des règles du jeu. Je suis d’accord sur le fait que la religion possède une place certaine dans la narration. Je n’en suis pas fan mais n’en suis pas choqué pour autant. L’important est que, malgré la durée importante du film, l’ennui ne me guette jamais. L’implication du spectateur au côté du héros est évidente et ne diminue jamais. J’ai ressenti une grande variété d’émotions et c’est, à mes yeux, le gage d’une certaine qualité. Mon seul bémol concernerait l’histoire vécue par Whip avec Nicole. Je la trouve finalement assez anecdotique dans la trame globale. Malgré tout, cela ne diminue pas mon attrait pour la trame.
Au final, vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment devant « Flight ». C’est un vrai spectacle qui mérite de se déguster dans une salle de cinéma. C’est un film qui habite encore le spectateur quand il quitte la salle. La prestation de Denzel Washington confirme qu’il est un des meilleurs acteurs de sa génération. De plus, on savoure avec joie les passages trop rares de John Goodman en dealer de choc. Je ne peux donc que conseiller à tout le monde à aller le voir ou si il a quitté les salles près de chez vous à guetter son passage à la télévision. Passer à côté serait se priver d’un vrai bon moment de cinéma…
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