Flo se présente comme une fiction autour de la vie de Florence Arthaud, inspirée du récit de Yann Queffélec qui a écrit le scénario avec la réalisatrice, Géraldine Danon, amie de la navigatrice et épouse de Philippe Poupon, marin émérite. Une fiction qui est tout de même censée s'appuyer sur des faits réels et c'est là où le bât blesse la famille de la gagnante de la Route du Rhum 1990, qui accuse le long-métrage non seulement de nuire à l'image de "la petite fiancée de l'Atlantique" mais en plus de formuler des inexactitudes et des mensonges. Le spectateur, neutre dans cette polémique, peut tout au plus donner son avis sur le film lui-même et éventuellement émettre une opinion sur la façon dont cette héroïne française est traitée. Est-ce la mer à boire ? A certains moments un peu, car si Flo vivait sa vie en toute liberté, le film insiste beaucoup trop sur son goût de la fête et des hommes, la relation avec Kersauzon, en particulier, réelle ou fantasmée, dépassant volontiers les bornes. Bien dommage aussi que les images de mer soient aussi peu exaltantes, donnant assez peu le sentiment de vivre une épopée, lors de la Route de Rhum. Malgré ses lacunes et une interprétation pas si enthousiasmante que cela de Stéphane Caillard, le film est évidemment tout sauf ennuyeux, parce qu'il se base sur une personnalité hors normes, un caractère de femme indomptable et une sportive accomplie qui a essuyé tempêtes et vécu à contre-courant de sa famille bourgeoise et de l'univers macho des marins. Quant à savoir s'il s'agit d'une fiction, disons plutôt qu'il s'agit d'une version, parfois contestable et souvent orientée, de moments marquants de l'existence d'une grande dame excessive dont l'aura ne devrait pas souffrir de cette représentation.