C'est bien simple, à un moment donné, j'ai dû mettre pause tellement je n'arrivais plus à respirer, tellement j'étais en train de m'étouffer de rire, je ne parvenais plus à reprendre mon souffle. J'en pleurais. Ce spectacle devrait être remboursé par la Sécurité sociale tant il fait du bien.
Tant il démolit la bien-pensance autour : des mecs (Florence est de celles qui cherchent à attirer leur regard), de #MeToo ("Ah bah, moi ce serait plutôt #NotMe !"), du couple, des petits mensonges quotidiens (le sketch "Si les femmes disaient la vérité" est remarquable de finesse, surtout quand la femme qui part au boulot le matin dit à son mari : "Au sujet d'hier soir, alors oui c'est grave et non, ça n'arrive pas à tout le monde"), de notre dépendance au portable (s'adressant à son public : "ça va, vous tenez le coup, ça fait 30min que vous n'êtes pas connecté, du coup vous en avez profité pour, comment on dit déjà ? Ah oui, pour DISCUTER ensemble ?") et même des Américains, que Foresti étrille avec beaucoup d'à-propos et de courage. Le sketch où elle donne la parole aux organes d'un Américain est tout simplement hilarant ("Estomac pour sphincter, dilatez-vous!"), sa manière de parler sans fard du temps qui passe, de la séduction, de croquer les personnages aux répliques insupportables et jusqu'à sa manière de s'adresser au public (comme au début où elle revient sur "l'amour" que tout artiste est censé vouer à son public (pour finir par "Vous ne m'êtes pas trop désagréables" - irrésistible) et enfin son sketch sur les funérailles nationales qu'elle imagine pour elle (le corbeau, les cloches de Notre-Dame sonnées par les frères Bogdanov, la garde républicaine et les hurlements de douleur des femmes à voilette) sont tout simplement extraordinaires.
Chaudement, très chaudement recommandé pour contrer l'atmosphère déprimante !