Esquisses d’esquif
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Vainqueur de multiples prix en festival (notamment à Annecy), Flow suit l'histoire d'un petit chat, en proie à un monde désolé, envahi par l’eau, et où toute vie humaine semble avoir disparu. Le film prend un parti-pris osé, à savoir abandonner toute forme de dialogue. Seuls les bruissements de la nature et les exclamations des animaux parviendront à nos oreilles (en plus d'un travail bluffant de sound design, et d'une partition musicale magnifique). Et pendant ces 1h25 d'une poésie rare, Flow dépeint toute la beauté, mais également la cruauté, de la nature. L'animation est assez splendide, avec une patte graphique très assumée (à forte inspiration vidéoludique), et des jeux de lumière saisissants. Une animation qui retranscrit par ailleurs formidablement les fluides, les textures, ainsi que le poids des objets et corps.
Mais c'est surtout par sa gestion de la caméra que le film impressionne. L'œuvre nous plonge au plus près de ses personnages (d'une mignonnerie illégale), et nous fait ressentir viscéralement les dangers qu'ils encourent, avec un vrai travail sur le gigantisme (des lieux, mais aussi de certains animaux). Le long-métrage joue ainsi régulièrement sur l'immensité des étendues d'eau, exposant frontalement notre impuissance face à la démesure des catastrophes naturelles. Un magnifique propos écologique donc, d'autant plus puissant au vu du timing malheureux entourant la sortie du film, avec les inondations inédites (et funestes) en Espagne. En résumé, Flow est un formidable fragment poétique, empreint d'une émotion et d'un lyrisme profondément réconfortant. Mais également un signal d'alerte, pour une humanité qui court à sa perte, et qui ne pourra pas éternellement lutter face à une nature impitoyable. Un aperçu, aussi drôle que douloureux, du devenir de ces espèces, suite à notre départ.
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Créée
le 17 nov. 2024
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