Une respiration onirique

Au risque de répéter ce qui a déjà été dit et écrit, Flow est une petite merveille de poésie. Face à une montée des eaux aussi inexpliquée qu’inexorable, un petit chat noir se réfugie dans une arche de Noé improvisée en compagnie d'autres animaux. Commence alors un voyage où la destination importe moins que l'apprentissage du vivre-ensemble. La gravité initiale de la situation n'empêche pas le filme de déployer une certaine légèreté, de l’émerveillement et de l’humour, qui donne ainsi tout son charme à cette épopée muette.

L'humain est entièrement absent mais a laissé un ensemble de constructions plus ou moins mystiques. Bien que très empreint de références religieuses, le film ne tombe pas non plus dans une démonstration et navigue entre les écueils du prosélytisme ou des banalités. Il puise sa force dans son excellent découpage et sa composition. L'absence de dialogue est sublimée par le travail de réalisation, que ce soit dans les attitudes, les points de vue ou les interactions entre les animaux, sans oublier la musique qui accompagne magnifiquement le rythme du film.

Flow trouve le juste point d'équilibre entre mystère, fantastique et action. Le film tient donc ses promesses comme il tient son cap et insuffle une vraie bouffée d'air onirique, que l'on accueille avec plaisir par les temps qui courent.