Mes-estimé voir oublié dans la filmographie d'Yves Boisset, "Folle à tuer" sort en 1975 à un moment de grande productivité pour le cinéaste Français, celui-ci tournant environ un film par an.
Julie Bellanger, après un séjour de 5 ans en hôpital psychiatrique, est engagée afin de s'occuper du neveu d'un riche industriel Parisien devenu orphelin après la disparition pour le moins opaque de ses parents.
Le film de genre, motif récurrent chez Yves Boisset, outre l'aspect divertissant qui le caractérise avant tout, est le moyen pour le cinéaste de développer des thèmes et motifs lui tenant à coeur en même temps qu'une description presque sociologique du caractère humain.
À deux reprises dans le film, le personnage du riche industriel, interprété par Michael Lonsdale, grâce à une fable digne de La Fontaine, résume le projet de "Folle à tuer". La folie, explique-t-il en substance, étant présente en chacun, devient la normalité même.
L'asile psychiatrique que Julie quitte, non sans réticence d'ailleurs, environnement rassurant car connu et aux frontières délimitées, cède la place au monde extérieur autrement plus dangereux et imprévisible qu'elle devra, à son corps défendant, apprivoiser.
Lors d'une sortie au parc de Saint-Cloud, Julie et Thomas, l'enfant qu'elle a à charge, se font enlever par des ravisseurs exigeant une onéreuse rançon, un complot aux multiples ramifications semble alors se dessiner. Parvenant à s'échapper, ceux-ci entament un long road-trip qui leur fera passer des tours de la Défense à la profonde campagne Française pour terminer au Sud de la France, dans un jeu de cache-cache aux nombreux ennemis, Julie étant au même moment soupçonnée d'être l'instigatrice de l'enlèvement du fait de sa folie présumée et d'une lettre que les ravisseurs l'ont forcé à écrire.
L'enquête visant le dévoilement de la vérité se double d'une pure étude sociologique sur le rapport femme-enfant, mettant en scène deux individus seuls retrouvant dans la promiscuité avec l'autre une forme d'humanité.