Gregory Peck qui détestait le script (il considéra FORT INVINCIBLE comme son plus mauvais film), fut loué à la Warner pour 150 000 $ par David O’Selznick (qui cherchait à renflouer ses studios). Néanmoins dans ce semi ratage il fait le job et plutôt bien, incarnant même avec trop de conviction un officier psycho rigide dont les certitudes priment sur tout le reste, ce qui ne le rend pas sympathique mais lui confère involontairement un côté « tête à claques ». Au crédit également la très rare Barbara Payton (sa vie sexuelle, aussi débridée que sordide, et son alcoolisme la mèneront à décéder à l’âge de 39 ans), l’excellent mais trop bref Gig Young et une galerie de “gueules” de Lon Chaney Jr à Neville Brand en passant par Jeff Corey. Enfin la tension entre les personnages alterne des scènes d’actions plutôt réussies et violentes pour l’époque, si bien que l’attention ne tombe jamais. Au débit un Ward Bond cabotinant, des décors en carton pates hideux et des motivations parfois peu évidentes quant aux relations entre les personnages, résultat d’un script bâclé.
Douglas déclara des années plus tard que le côté concentrationnaire et la topographie de l’endroit l’obligeait à éviter de faire un remake de THE LOST PATROL de John Ford. Vu le côté très moyen de l’ensemble, il peut être rassuré : son pensum peut être difficilement comparé avec l’oeuvre du maître.