Comme à mon habitude, je choisi d’aller voir France sur la seule base du nom de son réalisateur et de son titre (qui m’évoque deux trois infos glanées durant la couverture médiatique du Festival de Cannes).
C’est souvent une bonne technique qui m’évite d’être spoilée par les bandes-annonces, critiques, interviews diverses qui gâchent en général 50% de l’intérêt du film.
Parfois, forcément, je regrette un peu ma spontanéité mon ignorance volontaire.
Il se trouve que les éléments que j’avais en tête à propos de France devaient être à propos d’un autre film de la compétition. À la limite ça tant pis.
Par contre, si j’avais vu l’affiche, avec Léa Seydoux en gros plan sous les feux des projecteurs, je me serai sans doute méfiée car je ne peux pas dire que je lui porte un grand intérêt.


J’ai lu plusieurs critiques en sortant afin de comprendre à côté de quoi j’étais passée, qui méritait un bonhomme souriant dans Télérama.
Pas grand-chose.


J’ai bien perçu la critique d’un système médiatique boursoufflé qui tourne en boucle d’auto-satisfaction, vivant dans une bulle d’entre-soi où tout est services rendus et copinages intéressés.
J’ai bien perçu le désœuvrement d’une petite fille riche quand, durant 5 minutes, elle est confrontée à la vie de compatriotes moins privilégiés qu’elle (parce que pour le coup, ceux qui subissent la guerre et la misère hors des frontières françaises ne lui font ni chaud ni froid). Que le personnage soit joué par Léa Seydoux ne manque évidemment pas de sel.
J’ai bien compris le double sens subtil du nom du personnage principal « France de Meurs ».


Ok, et donc ? Pas une once d’émotion n’effleure des plans (bien réalisés cela dit). Au début de l’une des scènes dramatiques je me suis demandée ce que venait faire une pub pour voiture dans cette histoire.


Cette scène d’accident parlons-en deux secondes tout de même. Au bout de deux lacets en montagne on sait que le mari et le fils vont périr en tombant dans le ravin. Mais ça dure 5 minutes, et ça passe par un pneu crevé, un camion en sens inverse, une chute de la falaise ET une explosion de voiture. Histoire qu’on n’ait vraiment aucun doute : ILS SONT MORTS.
Là encore, pour le dire trivialement, ça nous en touche une sans faire bouger l’autre, car ils semblaient juste être une source d’agacement pour le perso principal donc on l’imagine soulagée.


(Et je passe sur la pseudo romance / trahison qui n'a aucun sens)


Bref, pendant plus de deux heures Léa Seydoux pleure en gros plan, dans son appartement-musée, dans une clinique pour dépressifs du CAC40 à Gstaad, dans sa voiture, sur le plateau TV, pendant une bonne demi-heure elle engueule son caméraman et franchement il n’y avait pas besoin de tant de temps pour la rendre détestable.


Quelques minutes du film sont sauvées par Blanche Gardin, d’autres par la B.O. de Christophe, et je ne nie pas les qualités de réalisation de Dumont.
Mais avait-on vraiment besoin d’un énième film sur les élites, leurs tours d’ivoire et leurs tourments ?

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le 29 août 2021

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