Dumont s'exporte
Dumont s'exporte et ça lui réussit magnifiquement bien. France est peut-être, malgré les apparences, le film de Dumont qui se rapproche le plus de ce qu'il pouvait faire avant P'tit Quinquin,...
Par
le 3 janv. 2022
109 j'aime
10
Comme à mon habitude, je choisi d’aller voir France sur la seule base du nom de son réalisateur et de son titre (qui m’évoque deux trois infos glanées durant la couverture médiatique du Festival de Cannes).
C’est souvent une bonne technique qui m’évite d’être spoilée par les bandes-annonces, critiques, interviews diverses qui gâchent en général 50% de l’intérêt du film.
Parfois, forcément, je regrette un peu ma spontanéité mon ignorance volontaire.
Il se trouve que les éléments que j’avais en tête à propos de France devaient être à propos d’un autre film de la compétition. À la limite ça tant pis.
Par contre, si j’avais vu l’affiche, avec Léa Seydoux en gros plan sous les feux des projecteurs, je me serai sans doute méfiée car je ne peux pas dire que je lui porte un grand intérêt.
J’ai lu plusieurs critiques en sortant afin de comprendre à côté de quoi j’étais passée, qui méritait un bonhomme souriant dans Télérama.
Pas grand-chose.
J’ai bien perçu la critique d’un système médiatique boursoufflé qui tourne en boucle d’auto-satisfaction, vivant dans une bulle d’entre-soi où tout est services rendus et copinages intéressés.
J’ai bien perçu le désœuvrement d’une petite fille riche quand, durant 5 minutes, elle est confrontée à la vie de compatriotes moins privilégiés qu’elle (parce que pour le coup, ceux qui subissent la guerre et la misère hors des frontières françaises ne lui font ni chaud ni froid). Que le personnage soit joué par Léa Seydoux ne manque évidemment pas de sel.
J’ai bien compris le double sens subtil du nom du personnage principal « France de Meurs ».
Ok, et donc ? Pas une once d’émotion n’effleure des plans (bien réalisés cela dit). Au début de l’une des scènes dramatiques je me suis demandée ce que venait faire une pub pour voiture dans cette histoire.
Cette scène d’accident parlons-en deux secondes tout de même. Au bout de deux lacets en montagne on sait que le mari et le fils vont périr en tombant dans le ravin. Mais ça dure 5 minutes, et ça passe par un pneu crevé, un camion en sens inverse, une chute de la falaise ET une explosion de voiture. Histoire qu’on n’ait vraiment aucun doute : ILS SONT MORTS.
Là encore, pour le dire trivialement, ça nous en touche une sans faire bouger l’autre, car ils semblaient juste être une source d’agacement pour le perso principal donc on l’imagine soulagée.
(Et je passe sur la pseudo romance / trahison qui n'a aucun sens)
Bref, pendant plus de deux heures Léa Seydoux pleure en gros plan, dans son appartement-musée, dans une clinique pour dépressifs du CAC40 à Gstaad, dans sa voiture, sur le plateau TV, pendant une bonne demi-heure elle engueule son caméraman et franchement il n’y avait pas besoin de tant de temps pour la rendre détestable.
Quelques minutes du film sont sauvées par Blanche Gardin, d’autres par la B.O. de Christophe, et je ne nie pas les qualités de réalisation de Dumont.
Mais avait-on vraiment besoin d’un énième film sur les élites, leurs tours d’ivoire et leurs tourments ?
D'autres avis sur France
Dumont s'exporte et ça lui réussit magnifiquement bien. France est peut-être, malgré les apparences, le film de Dumont qui se rapproche le plus de ce qu'il pouvait faire avant P'tit Quinquin,...
Par
le 3 janv. 2022
109 j'aime
10
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Ralentissement moteur, apathie, fatigue sévère, idées noires, problèmes de concentration, désespoir, perte de motivation, plaisir absent : FRANCE n’est pas un film, c’est une dépression. Les...
Par
le 2 sept. 2021
60 j'aime
5
Du même critique
Bien que n’ayant jamais fini un livre des auteurs de la beat generation, les films qui s’inspirent de cette période ont tendance à m’attirer. Il s’agit cette fois d’un récit « based on a true story »...
Par
le 19 déc. 2013
18 j'aime
Deux mois après sa sortie, j'ai quand même pu aller voir Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Løve. J'avais entendu tellement de bonnes critiques sur ce deuxième film comme sur son premier, et puis ce...
Par
le 3 sept. 2011
17 j'aime
2
Oui je sais, Only god forgives se déroule en Thaïlande, mais ce titre m’est apparu durant la projection et je trouve que ça aurait été bête de ne pas le publier aux yeux du monde. Alors que dire de...
Par
le 23 mai 2013
15 j'aime
1