Une new-yorkaise à New York
Frances Ha dépeint un personnage fort intéressant de l’éternelle adolescente qui croit encore en des rêves de 15 ans alors qu’elle en a 27. Elle pense encore que le grand Amour se révèle en un regard, au travers d’une foule d’inconnus, et qu’à bientôt trente ans elle pourra un jour devenir danseuse étoile.
On pourrait la trouver romantique ou naïve, elle est juste pathétique à pleurer. Frances se cherche tellement qu’elle s’en oublie. Elle ne fait que vivre à travers la vie des autres qui tissent leur existence sur le grand canevas de notre belle société : vie commune – mariage – bébé – voyages… Alors que Frances elle ne se voit qu’en colocation, rêvant d’une carrière d’étoile totalement inaccessible, axant sa vie sur une complicité presque déplacée avec sa meilleure amie et refusant qu’un homme ne la touche, ne serait-ce que l’épaule. France n’a pas grandi et reste figée sur le pas de la porte des responsabilités et de la vie d’adulte telle qu’elle se la formalise : barbante et difficile.
Cette immaturité est magnifiée par Greta Gerwing qui offre sa « démarche de bonhomme » à cette héroïne assez hors norme dans le paysage cinématographique. Non, elle ne trouvera pas le grand amour ou la paire de chaussures parfaite. Non elle ne veut pas être mère ou épouse et jamais elle ne fond en larme en détaillant les galères de sa misérable existence. Elle ne fait que se chercher en tâtonnant, faisant fi de son retard sur la vie des autres en pirouettant fougueusement sur les trottoirs de New-York.