Une petite comédie bien sympathique. Dommage que l'affiche du film révèle la surprise au niveau du casting (personnellement j'ignorais la présence de Fass')...
Le scénario est intéressant ; la façon de montrer cet univers musical est originale, simplement parce qu'on ne glorifie pas ce groupe de musique : ce sont des losers excentriques, rien d'autres. L'histoire est au fond assez triste, mais ne le paraît pas grâce à une bonne utilisation de l'humour. J'ai tout de même noté quelques soucis de rythme à cause d'un manque de conflits : si les personnages sont en pleine souffrance, il ne leur arrive rien auquel ils pourraient remédier ; pire, le personnage principal est lui-même l'auteur des quelques problèmes rencontrés. Les personnages secondaires sont sympathiques, mais présentés trop tardivement (et même, la batteuse et le guitariste restent bien faiblement traîtés).
La mise en scène fonctionne assez bien. On est clairement dans le cinéma indépendant, mais on échappe à la mode du tremblement (en même temps c'était en vogue surtout il y a 10 ans). Les cadrages sont parfois très jolis, avec un travail de lumière efficace. Le casting, surtout est appréciable, quelques têtes connues pour donner du cachet mais sans pour autant dénaturaliser le scénario. L'acteur principal est vraiment bon tant de le registre humoristique que dramatique. Et puis surtout l'acteur-star dont il vaut mieux ne pas connaître son nom à l'avance pour mieux jouir de la révélation finale, qui prouve par l'utilisation de ce masque qu'il sait contrôler son langage corporel avec justesse. Enfin, une BO assez sympathique, parfois fort bruyante et désagréable puisque les personnages sont censés expérimenter, mais le produit final supposé être du jamais vu, s'avère être de la pop bien d'aujourd'hui, avec ajout de quelques instruments et bruits improvisés entre deux notes.
Bref, un film très drôle, parfois un peu long parce que ça manque de conflits, mais globalement réussi.
Note : Maggie est seins nus pendant une petite scène ; ses seins sont censurés par l'eau qui les déforme mais le pervers averti saura reconstituer la forme juste dans son obscure imagination.