Dernier épisode de la série des « Frankenstein » produit par la Hammer, réalisé par Terence Fisher (et qui sera d'ailleurs son dernier film tout court) et interprété par Peter Cushing, « Frankenstein et le Monstre de l'Enfer » n'est évidemment pas le meilleur épisode ni le plus original. Pourtant, loin de l'essoufflement total auquel on aurait pu logiquement s'attendre, Fisher montre au contraire qu'il en a encore sous le pied pour nous offrir un divertissement certes moins flamboyant au niveau des couleurs et des décors que les précédents épisodes, mais toutefois suffisamment professionnel pour faire illusion. Car si les composants originaux du roman de Shelley sont bien présents, on appréciera néanmoins cette intrigue resituée dans le milieu des hôpitaux psychiatriques et ce scénario jouant plutôt habilement sur l'ambiguïté du Docteur Frankenstein. Reste peut-être cette légère lassitude que l'on peut avoir en découvrant ce spectacle soigné mais qui malgré ces différentes qualités montre quelques difficultés à nous surprendre réellement, la Créature (partant pourtant d'une assez bonne idée de départ, et interprété par David Prowse (oui, oui, le futur Dark Vador!)) s'avérant moins émouvant et profonde que celles offertes par les studios Universal une trentaine d'années plus tôt. Reste quelques moments forts (la scène finale notamment) et un Peter Cushing toujours aussi élégant dans le rôle du Baron vieillissant (et plutôt bien accompagné par le jeune Shane Briant) pour une œuvre certes mineure, mais ni déplaisante ni inintéressante pour autant, offrant ainsi à son réalisateur une sortie cinématographique des plus honorables.